lundi, janvier 10, 2005

Lâchetés et tremblements

Côté pile:

Un chef de cabinet, dans le bureau d'un proprio de bar à danseuses, qui discute permis de travail pour des effeuilleuses roumaines. Sa ministre en Chambre qui justifie le tout en parlant des "besoins du marché"…

Côté face:

Irshad Manji, féministe, lesbienne ET musulmane, qui dénonce (entre autre) les imams de Toronto qui prêchent :"le Jihad ne commence pas en Afghanistan ni en Iran mais ici, à Toronto..", et qui refuse un garde du corps (malgré des menaces de mort) parce que dit-elle, les femmes auxquelles elle demande de se tenir debout n'en auront pas, elles…

Côté tranche: un gouvernement qui préfère demander à une cour d'examiner la question des tribunaux islamiques plutôt que de trancher lui-même.. Ou qui a peur de se prononcer sur le mariage gay… Ou la décriminalisation du "pot".. Un autre qui donne $125,000 pour le tsunami et dépense 30 millions$ pour hésiter à construire un hôpital…

Côté jardin:

Vous pensez que je dénonce les politiciens? Pas seulement.
Demandez-vous combien de fois vous vous taisez quand quelqu'un
vous dit quelque chose d' inacceptable mais que vous préférez
éviter l'affrontement…

Côté cour:

Le "politically correct" n'est pas que l'apanage des dirigeants. Nous n'osons plus trancher, faire des choix, affirmer certaines valeurs. Le "vivre et laisser vivre" perverti. Excuse facile. L'insoutenable lâcheté de pas être. Et d'en conclure que c'est la faute des "ils" de ce monde…

4 Commentaires:

Blogger Patrick Dion a répondu...

"Demandez-vous combien de fois vous vous taisez quand quelqu'un vous dit quelque chose d' inacceptable..."

Tout à fait ! On m'a souvent demandé plus de diplomatie. On m'a conseillé d'apprendre à tourner ma langue 7, 8 et pourquoi pas 9 fois. Ça fait pas plaisir quand quelqu'un vient semer la controverse dans les partys, entre amis ou en famille. Ça fait grincer des dents quand quelqu'un ose lever la voix et contredire. Mais moi, j'ai fini de fermer ma gueule ! Ça suffit le "politically correct" quand quelqu'un dit quelque chose de trop gros, d'énorme, d'impensable ! On est écoeurés des: "Moi chu pas raciste mais..."

Merci Bertrand !

9:07 a.m.  
Blogger Catherine a répondu...

Ayoye! La semaine commence en lion, T'es en forme. Je suis tout à fait d'accord avec tout ce que tu dis, même si je suis un archétype du politically correct... j'ai tort quand je m'y laisse berner. J'essaie d'avoir tort le moins souvent possible.
Ceci dit je suis aussi écoeurée du monde qui considère la SAQ comme un service essentiel, du monde qui laisse rouler leurs chars pendant qu'ils vont au dépaneur, du monde qui ressente le besoin 4X4 en banlieue, du monde qui considère que le démarreur à distance est un besoin primaire... et des gouvernements qui font des tournants verts en augmentant ma carte de train de l'autre main!
Merci, je me sens mieux, déjà!
Ah oui, et je l'ai répété à maintes reprises aussi mais je suis écoeurée de me faire dire 'On vit pas dans une société patriarcale... je l'aime moé ma blonde...'...
Bon, un bonne tasse de Bertrand un lundi matin, c'est vivifiant :oP.

11:31 a.m.  
Anonymous Anonyme a répondu...

De quoi provoquer un (ou des) soulèvement(s) avec un tel sujet ! ^_^

Fort intéressant, et pas inhabituel de votre part d'ailleurs.

Ce qui m'embête parfois avec l'affirmation, c'est que celui qui la fait la fait souvent sans l'ombre d'UN seul petit doute ou avec une vision précise de LA manière de la concrétiser. Je suis d'accord qu'on n'intervient pas assez, mais au-delà du relativisme qui apparaît comme un synonyme de l'indifférence pour plusieurs, une prise de position pose le problème de la résolution dans une entente entre les autres et moi lorsqu'on diffère d'opinion. Je n'aime pas qu'on me dicte quoi faire ni -surtout- comment être. Vice versa, je pense. Comment définir l'inacceptable ? Ce qui l'est pour l'un ne l'est pas systématiquement pour l'autre. Y a du boulot à faire pour établir une base minimale vivable pour tout le monde dans le respect et la dignité (oh les gros mots ! c'est comme pour le mot "valeur", c'est presque osé d'en parler aujourd'hui). Comment ne pas s'empêtrer dans la moralisation outrancière ? Comment composer avec nos différences ?

Ça y est, je me suis lancée pour un 1er commentaire...

Salutations,

Cathy
http://spheroide.joueb.com

4:58 p.m.  
Anonymous Anonyme a répondu...

Précision sous-entendue dans mon commentaire précédent : je suis pour l'auto-détermination, donc pour la liberté. Mais on sait ce qu'on dit : la liberté de l'un s'arrête où commence la liberté de l'autre.

L'autre affaire aussi, c'est qu'il faut avoir les moyens de soutenir nos affirmations. Parfois ça prend des moyens financiers, d'autres fois un certain savoir, ou encore de l'expérience, de la solidarité, etc. Par exemple, le tripatif Jacques Languirand a déjà raconté - je ne me souviens plus précisément à propos de quoi -, qu'il avait attendu de posséder certains acquis avant de clamer certaines choses... C'est parfois sagesse et non manque de courage, me semble, si on ne veut pas que notre affirmation soit coup d'épée dans l'eau...

Aaargh ! c'est que ça me pose vraiment question tout ça ! Si on ne fonçait pas parfois, rien ne bougerait jamais, mais ça peut aussi ne rien donner. Et on peut se tromper, et il s'en trouve tout un lot pour ne pas pardonner l'erreur(ce qui est différent des mauvaises intentions, n'est-ce pas)... Par contre, si on analyse et prévoit trop, c'est pas nécessairement mieux. Aaaargh !

Cathy

5:13 p.m.  

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B.H.

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