Une grande leçon de politique....
... et une sacré belle prestation de télévision.
De quoi je parle? De la journée de vote au Congrès du Parti Libéral du Canada. Pas du résultat; je m'abstiendrai pour ma part du "Dion-bashing" ambiant, ce n'est pas mon propos. Mais du déroulement qui a mené à la "so-called" surprise...
Parce que ce n'en était pas une. Parce qu'on l'a vu se fabriquer en direct....
Et mes petits collègues ont été à la hauteur, parce que rien des éléments de ce qui se tramait sur le plancher du congrès n'a échappé aux caméras.
Tout, TOUT s'est joué après le 2ième tour de scrutin. Kennedy est 4ième, Dion 3ième. On apprend qu'une entente a été conclue après le premier tour. Le dernier ira chez le suivant.
Kennedy rejoint Dion et lui apporte ses 800 délégués. Potentiellement, cela met Dion en tête au tour suivant contre Rae et Ignatieff.
Et c'est là que tout l'éventail des fils entrecroisés de l'humain, du calcul et de l'émotion qui fait le fascinant de la politique se téléscope.
2 minutes à peine après ce ralliement, les caméras nous montrent Rae et Ignatieff se serrant la main. Plan de coupe sur Dion qui regarde la scène de loin, un vague sourire ironique sur les lèvres. Et qui doit se dire à ce moment: " Ça y'est, ils vont le faire, je vais perdre..."
Faire quoi? La même chose pardi! Unir leurs forces sous une candidature unique, seul moyen d'empêcher Dion de prendre la tête.... Sauf que...
Sauf qu'il y a des presque certitudes et des zones floues... et que tout ce beau monde a 15 minutes pour analyser la situation et prendre la bonne décision (le temps imparti pour faire savoir au président d'élection si oui ou non leurs noms respectifs apparaîtront sur le bulletin du 3ième tour, qu'il faut quand même bien imprimer avant le vote dans... 20 minutes!)
Une quasi-certitude c'est que Dion va faire le plein des voix de Kennedy. Les deux sont des "outsiders", leurs supporters sont des fidèles purs et durs, beaucoup plus que ceux des deux favoris. (Le 3ième tour va le prouver, Dion engrange la quasi-totalité des voix de Kennedy)
La zone floue, c'est le comportement des autres délégués. Or, toujours entre le 2ième et le 3ième tour, une chose est assez claire. Le meneur, Ignatieff, a de la difficulté à faire le plein de votes. Et 3 des 4 autres candidats mineurs (ils étaient 8 au départ) se sont ralliés à Rae.
Mais c'est Ignatieff qui mène. Les tractations sont vues en direct mais même sans le son c'est clair... Le clan Ignatieff demande à Rae de se rallier. "Pas maintenant" peut-on lire sur les lèvres de Rae qui parle à un lieutenant de l'autre clan...
Mais en fait c'est maintenant et c'est l'inverse qu'il faudrait faire. Parce que même à ce moment-là, il est clair que si Ignatieff donne son appui à Rae, ses délégués le suivront pour contrer Dion. Tandis qu'en sens contraire, le ralliement risque de ne pas fonctionner. Les appuis de Rae sont en mode "Anything But Ignatieff", ils ne se rallieront pas. (Le 4ième tour de scrutin va confirmer cette analyse; les deux tiers des voix de Rae sont allés à Dion...)
Mais à quelques minutes du 3ième tour, jamais le meneur ne concédera au second... Même si je suis certain que nombreux commençaient à être ceux qui faisaient le même calcul...
Bref, y'en a qui ont dormi au gaz... ou qui ont eu peur de dire à leurs patrons respectifs:" c'est ça ou c'est pire..." Dans leur optique, bien entendu...
Et la machine à fabriquer des surprises s'est mise en branle devant nos yeux... Rae, Ignatieff, Dion au 3ième tour et puis... Dion en tête, Rae éliminé... Et au 4ième....
La leçon de tout ça? D'abord un "post" sur un blog beaucoup trop long (mais après tout le scrutin a duré près de 9 heures en tout...) Mais surtout qu'au delà de l'excitation devant le "match" qui s'est joué, on a pu voir en direct comment l'Histoire se construit, et que ce sont les Hommes qui la construisent, avec tout ce que ça peut vouloir dire de vision, de petitesse, de volonté ou d'aveuglement...
Et parlant de "match".. ça valait amplement n'importe quelle partie de hockey....
De quoi je parle? De la journée de vote au Congrès du Parti Libéral du Canada. Pas du résultat; je m'abstiendrai pour ma part du "Dion-bashing" ambiant, ce n'est pas mon propos. Mais du déroulement qui a mené à la "so-called" surprise...
Parce que ce n'en était pas une. Parce qu'on l'a vu se fabriquer en direct....
Et mes petits collègues ont été à la hauteur, parce que rien des éléments de ce qui se tramait sur le plancher du congrès n'a échappé aux caméras.
Tout, TOUT s'est joué après le 2ième tour de scrutin. Kennedy est 4ième, Dion 3ième. On apprend qu'une entente a été conclue après le premier tour. Le dernier ira chez le suivant.
Kennedy rejoint Dion et lui apporte ses 800 délégués. Potentiellement, cela met Dion en tête au tour suivant contre Rae et Ignatieff.
Et c'est là que tout l'éventail des fils entrecroisés de l'humain, du calcul et de l'émotion qui fait le fascinant de la politique se téléscope.
2 minutes à peine après ce ralliement, les caméras nous montrent Rae et Ignatieff se serrant la main. Plan de coupe sur Dion qui regarde la scène de loin, un vague sourire ironique sur les lèvres. Et qui doit se dire à ce moment: " Ça y'est, ils vont le faire, je vais perdre..."
Faire quoi? La même chose pardi! Unir leurs forces sous une candidature unique, seul moyen d'empêcher Dion de prendre la tête.... Sauf que...
Sauf qu'il y a des presque certitudes et des zones floues... et que tout ce beau monde a 15 minutes pour analyser la situation et prendre la bonne décision (le temps imparti pour faire savoir au président d'élection si oui ou non leurs noms respectifs apparaîtront sur le bulletin du 3ième tour, qu'il faut quand même bien imprimer avant le vote dans... 20 minutes!)
Une quasi-certitude c'est que Dion va faire le plein des voix de Kennedy. Les deux sont des "outsiders", leurs supporters sont des fidèles purs et durs, beaucoup plus que ceux des deux favoris. (Le 3ième tour va le prouver, Dion engrange la quasi-totalité des voix de Kennedy)
La zone floue, c'est le comportement des autres délégués. Or, toujours entre le 2ième et le 3ième tour, une chose est assez claire. Le meneur, Ignatieff, a de la difficulté à faire le plein de votes. Et 3 des 4 autres candidats mineurs (ils étaient 8 au départ) se sont ralliés à Rae.
Mais c'est Ignatieff qui mène. Les tractations sont vues en direct mais même sans le son c'est clair... Le clan Ignatieff demande à Rae de se rallier. "Pas maintenant" peut-on lire sur les lèvres de Rae qui parle à un lieutenant de l'autre clan...
Mais en fait c'est maintenant et c'est l'inverse qu'il faudrait faire. Parce que même à ce moment-là, il est clair que si Ignatieff donne son appui à Rae, ses délégués le suivront pour contrer Dion. Tandis qu'en sens contraire, le ralliement risque de ne pas fonctionner. Les appuis de Rae sont en mode "Anything But Ignatieff", ils ne se rallieront pas. (Le 4ième tour de scrutin va confirmer cette analyse; les deux tiers des voix de Rae sont allés à Dion...)
Mais à quelques minutes du 3ième tour, jamais le meneur ne concédera au second... Même si je suis certain que nombreux commençaient à être ceux qui faisaient le même calcul...
Bref, y'en a qui ont dormi au gaz... ou qui ont eu peur de dire à leurs patrons respectifs:" c'est ça ou c'est pire..." Dans leur optique, bien entendu...
Et la machine à fabriquer des surprises s'est mise en branle devant nos yeux... Rae, Ignatieff, Dion au 3ième tour et puis... Dion en tête, Rae éliminé... Et au 4ième....
La leçon de tout ça? D'abord un "post" sur un blog beaucoup trop long (mais après tout le scrutin a duré près de 9 heures en tout...) Mais surtout qu'au delà de l'excitation devant le "match" qui s'est joué, on a pu voir en direct comment l'Histoire se construit, et que ce sont les Hommes qui la construisent, avec tout ce que ça peut vouloir dire de vision, de petitesse, de volonté ou d'aveuglement...
Et parlant de "match".. ça valait amplement n'importe quelle partie de hockey....
Je n'ai pas passé la journée devant la télé à regarder ce fascinant spectacle mais ladite télé est quand même restée ouverte toute la journée pendant que je vaquais à mes occupations...
hi hi hi... j'ai pris plusieurs "breaks syndicaux" car j'étais fascinée par ce qui se passait et ça m'a rappelé les histoires que ma mère, très active en politique dans son jeune temps, me racontait sur les congrès.
Mais d'être témoin d'une partie de notre histoire, c'est quand même quelque chose!
Maryse