dimanche, septembre 11, 2005

La tour

(Texte soumis au collectif d'improvisation écrite Coïtus Impromptus. Cette semaine le thème est inspiré de ce bien triste anniversaire.)


Il la regardait s'effondrer. Du premier frémissement jusqu'au colossal nuage de poussière et de débris. Une fois. Deux fois. Dix fois. Il rembobinait consciencieusement la cassette jusqu'au tout premier mouvement de la tour en feu. Juste au moment où elle faisait mine de commencer à s'écrouler.

Il observait la tour s'écraser sur elle-même avec un détachement volontaire. Mûri. Aucune exaltation, ni horreur, ni joie. Chaque image se gravait dans sa tête et son âme. Il aurait pu se passer de la bande vidéo, tant la scène lui était devenue familière.

Puis, comme chaque matin, il arrêta le magnétoscope, ferma le téléviseur et sorti de chez lui.

En traversant la rue pour prendre son autobus, Akli les aperçut à une centaine de mètres. Une bonne vingtaine, autour de deux blindés légers. Mais leur vue ne le dérangea qu'à peine. L'exercice de la cassette était fait justement pour tuer sa colère de les voir là, chez lui, maîtres de sa ville et de son pays. Lui qui ne leur avait rien fait.


Prenant bien soin de ne pas les regarder, le Bagdadi passa devant les G.I.en se répétant à voix basse comme un mantra: "Tant de souffrances. Et vous n'avez toujours pas compris."

1 Commentaires:

Blogger Daniel Rondeau a répondu...

Pourquoi ai-je l'impression qu'on pense la même chose mais que tu insistes pour me prouver le contraire? Maudit fouteur de trouble...
;P

12:24 a.m.  

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"Si on oublie le passé, on ne peut comprendre le présent.
Encore moins appréhender le futur."
B.H.

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