mercredi, septembre 14, 2005

Mémoire sélective?

Le sujet précédant a conduit à une discussion musclée autour du texte de mon ami Daniel, chez lui.. .

En un résumé simplificateur, disons que certains déplorent qu'on se souviendra du 11 septembre 2001 plus que du Rwanda par exemple ou des victimes du tsunami indonésien, pace que cette fois, ce sont les Américains qui ont été touchés chez eux.
Que l'importance accordée à "9/11" est artificielle en regard d'autres évènements de l'Histoire.

Oh, je suis le premier à trouver d'un coupable inouî, l'ignorance, le désintérêt ou l'oubli des humains envers l'Histoire et envers les autres.

Mais je trouve cette analyse, cette lecture de l'Histoire réductrice. Et fausse.

On ne souvient pas d'Hiroshima parce que la bombe était américaine.

Mais parce que ce jour-là, le monde a basculé dans une nouvelle ère, incomparablement plus dangeureuse que tout ce qui l'avait précédé. Les points de repères venaient de changer. De s'entretuer sur les champs de batailles, nous étions passés à l'éradication possible de l'humain, voire de sa planète...

Quand deux avions commerciaux réguliers servent de missiles pour abattre deux tours à bureaux, dans un pays qui n'est pas officiellement en guerre, cela veut dire que il n'y a plus aucunes règles, aucun accord de vie commune, aucun traités qui tiennent, que les plus puériles tentatives d'au minimum policer les conflits des hommes son toubliées.

C'est le signe que la guerre est mondiale, totale. Et qu'à partir de ce jour, elle est permanente. Qu'elle peut frapper partout, en tout temps, au mépris de quelques règles, de quelqu'humanité qui soient.

Ce ne sont pas seulement les Américains qui ont été attaqués. C'est tout ceux qui prennent l'avion. Entre autres. C'est tout un mode de vie qui justement permettait un certain rapprochement entre les peuples. Contrairement à Pearl Harbour, ce n'est pas un pays qui déclare la guerre à un autre, c'est un monstre tapi dans l'ombre qui vous attaquera peut-être vous, demain. Et s'installe alors la paranoia...

Qui entraîne alors un durcissement des lois, un plus grand contrôle sur ses propres citoyens,(Welcome Big Brother, et pas seulement aux USA, nos lois changent ici aussi...), des répliques malhonnêtes (l'Irak), et une escalade de violence incontrôlable, balayant des décennies de tentative de paix et d'entente. Balayant aussi le très mince vernis de la civilisation. (Égorgeons en choeur sur la grande toile mes frères...)

Le discours aussi devient suspect. Il était difficile d'échapper au "politically correct", il risque de devenir criminel de dévier de la ligne. "You're with us or against us" disait DoubleVé... "911" a le potentiel de devenir dans les livres d'Histoire dans 100 ans, la date charnière ou l'empire américain a commencé sa véritable dérive vers le fascisme et la dictature, ou le monde s'est fracturé dans une guerre de religions et de fanatisme...

Mais pas Katrina. Ni le tremblement de terre de Kobé. Et je suis désolé ni Pol Pot ni Kigali. Ce qui ne veut absolument pas dire que nous devons oublier. Oh que non..!
(Mais combien aussi sont agacés par la persistance des juifs à nous empêcher d'oublier l'Holocauste? Et pourtant comme les 50 dernières années leur donnent raison..)

La tragédie du WTC (modeste en chiffres ) est récupérée, devient propagande souvent éhontée. C'est bien évident. C'est même criminel...

Mais la fameuse "médiatisation" qui a le dos si large, n'est absolument rien comparé à ce que "9/11" risque de crèer comme "New World Order"...(Bush Père...remember?)

Je prétend que si le 11 septembre a tant marqué, ce n'est ni parce que c'était aux USA, ni par battage médiatique. Mais bien parce que viscéralement, nous nous sommes tous sentis visés.


Et avec raison.

Je dis que les germes plantés le 11 septembre, me terrorise plus que tout autre évènement auquel j'ai assisté de mon vivant.


6 Commentaires:

Blogger Catherine a répondu...

Vais tenter que ce soit mon dernier commentaire sur cette question. Anyway tu me réponds pas, donc tu t'en crisses.
Mais bon! Ce que j'en pense.
Exactement ce que j'ai dit à mes étudiants à leur premier cours.
"Il est très difficile quand on fait l'histoire de la jeune discipline des relations internationales de savoir si les théories évoluent en fonction des changements dans le système mondial... ou si les changements théoriques induisent un changement de regard qui nous font nous intéresser à de nouvelles donnes du système mondial."
Je ne DIS pas que le 11 septembre n'est pas un événement sans précédent au plan de l'ampleur de l'attaque d'un État par un non-État. C'est définitivement sans précédent. Mais avant que l'événement devienne ÉVÉNEMENT il y a un travail de médiatisation, de publicisation et de mémoire. Un travail qui nécessite du temps, de l'énergie, de l'argent et des moyens.
Je ne suis pas IRRITÉE parce que les Juifs veulent qu'on se souvienne de l'Holocauste. Je CONSTATE qu'ils agissent en ce sens. Et qu'ils ont les moyens de le faire.
La MÉMOIRE du 11 septembre est fondamentale. Mais si l'événement devient charnière c'est parce que ce sont les Américains qui ont été attaqués. Pas parce que 'les maudits américains on sait bien...'. Non, parce qu'on les croyait inattaquables, qu'ils se croyaient invulnérables et que ça nous a pété dans la face. Et qu'ils ont les moyens de s'assurer qu'on ne l'oublie jamais.
L'événement n'est rien sans un public pour le recevoir. Un arbre qui tombe sans témoin n'affecte pas le cours du monde!
Le démagogue c'est toi! Pas parce que ce que tu dis n'a pas de sens, au contraire, on est d'accord. Non, juste parce que tu t'es permis d'induire des propos anti-américains primaires où il y en avait pas.
Si à tes yeux, on n'a pu le droit d'interroger la surpuissance médiatique des Américains et l'overdose qui en découle parce que le 11 septembre c'est sacré, c'est que toi aussi, tu appliques à l'après-11 septembre des lois d'exception. Et ça, ça me fait chier.

3:01 p.m.  
Blogger Bertrand a répondu...

Catherine.
Je ne me crisse de personne.
Je ne fais pas les affirmations que tu dis que je fais.
Je n'interdis à personne
d'en avoir marre du cirque américain..
Et je ne me suis jamais adressé à toi
personnellement dans
cette discussion.

Je dis et je maintiens que l'analyse médiatique n'a rien àa voir avec les boulversements qui seront causés par cet acte.

On ne parle pas de "public".
On parle de gens puissants qui nous manipulent et qui exacerbent de chaque côté
des choses qui seront bien difficiles à arrêter.

5:33 p.m.  
Blogger Catherine a répondu...

Mais existe-t-il un événement au XXIe siècle sans la médiatisation: c'est ça la question?
Moi mon point c'est que l'événement n'est QUE médiatique, pas dans le sens où la réalité n'existe pas, mais dans le sens où sans son traitement média la notion d'événement n'a pas de sens. L'événement, pour être ce qu'il est, demande une puissance symbolique, et ça c'est les médias qui le fournissent. Lire 'La société du spectacle' de Debord à ce propos. Très instructif.
Les médias n'inventent pas l'événement, ils ne le créent pas de toute pièce et ils ne modifient pas la réalité, mais ils le font naître aux yeux du plus grand nombre et ainsi lui donne un sens, un poids, une valeur.
***
Ceci dit je ne me voyais pas personnellement attaquée, c'est bien un débat d'idées. Je constatais simplement que tu évitais mes arguments tout le temps. Que dans le débat tu fais beaucoup dans l'esclandre et l'évitement par la suite. Mais chacun sa façon de débattre.
Moi je peux bien vivre avec le fait que nous ne soyons pas d'accord. Mais je pense quand même que tu enlèves un peu trop de pouvoir de symbolisation aux médias.

7:54 p.m.  
Blogger Bertrand a répondu...

Je vais passer outre tes appréciations de ma façon de débattre...

Mais pour le reste... Je suis en total désaccord avec cette analyse débranchée, universitaire et théorique.

Les choses arrivent, média ou pas. Que le grand public réagisse ou pas n'a aucune importance. Un évènement tel que le 11 septembre, est intrinséquement un fait qui a eu lieu, qui a et va bouleverser le monde de demain, pas parce qu'il a eu de la pub, mais pour ce qu'il implique en soi.

Si vous croyez que ceux au pouvoir, un peu partout dans le monde sont influencés par l'aspect média de l'acte, vous vous trompez. Eux ont vu "la coche au dessus" de cet acte. Leurs positions sont déjà prises, ils ont commencés à agir, et ce ne sera pas pournotre bien collectif.

Mais bien sûr, ca ne fait que 20 ans que je fais de la télé, j'ai couvert des guerres et des catastophes, j'ai rencontrés des chefs d'état, des gras des services secrets, j'ai vécu au Proche-Orient, je baragouine même l'arabe...Mais j'en sais bien sûr pas mal moins que les théoriciens qui échaffaudent de belles théories dans le confort de leurs salles de classe.

(et là je vais me faire dire que je suis prétentieux ou que je veux faire taire les gens...)

9:48 a.m.  
Blogger Catherine a répondu...

Bon! Stérile débat. On essaie de parler d'idées et nous voilà déjà sur le champ de mines de la pratique vs la théorie.
Moi qui passe ma vie a essayé d'apprendre à mes étudiants que l'un ne peut pas vivre sans l'autre.
Je crois bien que je vais donc ici me retirer du débat.
Ben oui Bertrand, t'as raison, puisque tu baraguines l'arabe.
À la prochaine chicane. Inch' Allah!
PS: Étonnant d'ailleurs, je discutais hier justement avec Dominique Payette du problème que pose nos contacts avec le département de communication. Avec ceux qui trop souvent FONT l'information, mais se REFUSENT à la penser, à la remettre en question, à la (ouhou le gros mot) théoriser. Discussion d'actualité.

10:01 a.m.  
Blogger Bertrand a répondu...

Mais ma pauvre amie...
T'avais 5 ans quand j'ai commencé à réfléchir sur ce qu'était ce métier!

Depuis 20 ans, moi et bien d'autres tentont de décoder, de mieux faire, etc...

Regarde comme tu es méprisante... Tu ne réponds à rien de mes arguments, tu les tournes en ridicule...

Comme disait Charlebois:" J'me fous pas mal des critiques, ce sont des ratés bien sympathiques"

Mettez-vous donc les deux pieds dedans... On verra bien si vous faites mieux...

11:30 a.m.  

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B.H.

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