CHUM ' Ystifié...
Mon excellent collègue Denis Lessard dans la Presse de vendredi, confirme ce qui au fond ne peut qu'expliquer l'invraisemblable saga entourant la décision d'où construire le futur Centre Hospitalier Universitaire de Montréal.
"Charest veut imposer son choix"
Eh ben, vous m'en direz tant.
Êtes vous allés aux alentours de cette fameuse gare de triage? Moi oui. Il y a 'un peu plus d'un mois. Pour tourner justement une chronique sur le sujet. Nous, (le caméraman et moi) y sommes allés un mardi en début d'après-midi. Il n'y a rien d'importance dans ce quartier. La gare de triage, un complex de condos, quelques manufactures... Rien de trop majeur.
Pour sortir de là, dans des rues défoncées et étroites, il nous a fallu un bon ¾ d'heure!
Imaginez-ça avec 15 ambulances à l'heure, 2/3000 employés, une Faculté de médecine et ses étudiants motorisés, les visiteurs de 700 alités, sans compter les cohortes aux Urgences...
Je suis plus poli que ça quand je suis en ondes, mais franchement, faut pas être sorti de sa limousine depuis un bon bout de temps pour ne pas se rendre compte que cet endroit est un trou enclavé qui va coûter en infrastructure de desserte (et quoiqu'en disent les "études" plus contradictoires les unes que les autres), hors CHUM lui-même, une petite fortune, qui bien sûr ne sera jamais calculée réellement dans les chiffres qu'on va vous annoncer dans les prochains jours...
Le CP dans sa grande bonté nous annonce que 12% de son traffic ferroviaire (transport des matières les plus dangereuses) sera détourné. (On admet du bout des lèvres côté promoteurs du site, que le CHUM devra dédommager le CP pour ce faire.) On ne dit rien non plus du merveilleux et essentiel train de banlieue qui y transite. (En théorie, il ne devrait plus passer par là, sauf que personne ne dit où il pourra bien passer).
Conclusion des "experts": il n'y aura pas de problème avec cette voie ferrée puisqu'elle ne passera "qu'à" cent mètres des murs de l'hosto!
Tiens, je m'imagine moi (surtout ces temps-ci, pris avec une douleur dorsale à la limite du supportable) je m'imagine, malade, sur les nerfs, avec de la difficuté à dormir, et le joli "tchakatchakatcha" d'un train (et sa vibration) venir me visiter quoi, 3, 4 fois par jour? Par nuit? Ça vaut vraiment la peine de dépenser un milliard de dollars non?
Comprenez-moi bien, je ne suis pas en train de vous faire un reportage factuel et équilibré ici. Pour faire la lumière sur ce qui semble une aberration évidente. les motivations qui la font naître et les dessous de tout ça, il faudrait des semaines d'enquêtes, une armée de journalistes (qui sont de moins en moins nombreux et de moins en moins outillés ($$) pour vous donner l'heure juste).
C'est le citoyen qui se révolte là, maintenant. Une décision très importante est sur le point d'être prise, et elle revêt toutes les apparences du n'importe quoi, n'importe comment, décision qu'on va nous faire avaler à coup d'approximations, de semi-aveux et de démagogie grossière, sachant très bien justement qu'il n'y a plus grand'monde en mesure de contre-vérifier et mettre en lumière les tenants et les aboutissants de l'histoire.
(En passant il semble aussi qu'un très grand groupe de pharmacies a déjà acheté des terrains tout proches pour y ouvrir une méga-succursale. C'est sûrement une coïncidence.)
À force de vivre dans une société où tout le monde se détourne de ce genre de sujet parce que franchement ce n'est pas particulièrement simple ni sexy,voilà exactement le genre de tempête future qu'on se plaît à semer dans l'indifférence générale...
* Du grec "polis": Cité. Politique: les Affaires de la CIté.
Je suis bien d'accord mon cher. Tellement en fait que je vais me la fermer avant de pogner les nerfs sérieusement. On ne donne pas notre place au Québec en termes de farce politique, mais celle-là bat des records. Buvons à Desmarais!
"Je suis prêt!" disait-il en campagne électorale. Deux ans plus tard, l'homme a perdu toute crédibilité, et ses gaffes se multiplient. Seule lueur d'espoir, la population, et les médias en général, jettent un oeil de plus en plus critique sur ses agissements. Après le Suroît, les écoles juives, voilà le CHUM. La gronde se fait entendre dans les rangs libéraux. Souhaitons que les échos n'annoncent pas qu'un simple tapage nocturne...