Once were warriors
Il y a l'Irak bien sûr. Les mensonges de désinstruction massive. L'Afghanistan, abandonné à nouveau aux pouvoirs féodaux des Seigneurs de guerre. L'insoutenable "avancez en arrière" avec la Palestine. Les magouilles de la dynastie Bush avec l'Arabie Saoudite. Le lobby pétrolier qui prend Kyoto pour une marque de papier-toilette.La politique étrangère du "If you're not with us, you're against us…" Les torturés de Guantamo Bay. Les VUS qui dévorent les ressources mondiales. La peine de mort high tech, indolore et banalisée. Les usines à charbon américaines qui crachent leur merde au-delà des frontières, transforment nos lacs en réservoirs acides remplis de poissons morts, et brûlent au passage tout ce qui pousse le long de leurs rives.
Il y a l'ignorance crasse de tout ce qui n'est pas "made in USA". La surconsommation comme valeur de société. La grossièreté de la suffisance. La puissance brute financée à coup de triliards. Le mauvais goût, les obèses du junk food, les fous qui se cachent dans des coffres de voiture pour tirer des innocents comme des lapins. La démesure érigée en dogme. La culture pré-mâchée, industrie, production de masse, loi absolue du rentable.
Et il y a pire.
2 secondes huit dixièmes du sein de Janet Jackson qui fait scandale dans un pays où la pornographie génère des milliards de dollars de chiffres d'affaire.
Bob l'Éponge, inoffensif "cartoon" pour enfants, accusé de faire la promotion de l'homosexualité parce qu'un épisode reprend une chanson utilisée par un groupe prônant…la tolérance sexuelle!
Le lapin Buster, autre série pour enfants, dont un épisode se déroule chez un couple de lesbiennes mariées du Vermont (où l'union civile gaie est reconnue).
Épisode finalement retiré (censuré) par PBS…
Les États-Unis tombent de plus en plus sous la coupe des intégristes puritains. (Qui, faut-il le rappeler, sont leurs Pères Fondateurs?)
Le poison de la rectitude aveugle s'insinue partout. Sous couvert de morale et de sens commun, la censure, le fascisme, la manipulation de masse et le cynisme s'installent durablement dans notre Rome moderne. Nous ne parlons plus de démocratie. Il y a déjà plus trente ans que Zibgniew Brezinski (conseiller de Carter et secrétaire de la Trilatérale) écrivait que le monde entrait dans l'Ère du "management" de la société.
Nous y sommes. Et les "managers" sont corrompus, les "managés" abrutis, moutons se dirigeant à l'abattoir avec une complaisance indécente.
Si ce n'était qu'eux, nous pourrions tenter d'en rire. Mais ils sont nous. Bientôt. Demain. Peut-être même ce matin. Nous leur ressemblons de plus en plus. Nous succombons chaque jour aux même sirènes qui les perdent.
À vrai dire, ils n'ont que peu d'avance. Et nous accourons.
Il y a l'ignorance crasse de tout ce qui n'est pas "made in USA". La surconsommation comme valeur de société. La grossièreté de la suffisance. La puissance brute financée à coup de triliards. Le mauvais goût, les obèses du junk food, les fous qui se cachent dans des coffres de voiture pour tirer des innocents comme des lapins. La démesure érigée en dogme. La culture pré-mâchée, industrie, production de masse, loi absolue du rentable.
Et il y a pire.
2 secondes huit dixièmes du sein de Janet Jackson qui fait scandale dans un pays où la pornographie génère des milliards de dollars de chiffres d'affaire.
Bob l'Éponge, inoffensif "cartoon" pour enfants, accusé de faire la promotion de l'homosexualité parce qu'un épisode reprend une chanson utilisée par un groupe prônant…la tolérance sexuelle!
Le lapin Buster, autre série pour enfants, dont un épisode se déroule chez un couple de lesbiennes mariées du Vermont (où l'union civile gaie est reconnue).
Épisode finalement retiré (censuré) par PBS…
Les États-Unis tombent de plus en plus sous la coupe des intégristes puritains. (Qui, faut-il le rappeler, sont leurs Pères Fondateurs?)
Le poison de la rectitude aveugle s'insinue partout. Sous couvert de morale et de sens commun, la censure, le fascisme, la manipulation de masse et le cynisme s'installent durablement dans notre Rome moderne. Nous ne parlons plus de démocratie. Il y a déjà plus trente ans que Zibgniew Brezinski (conseiller de Carter et secrétaire de la Trilatérale) écrivait que le monde entrait dans l'Ère du "management" de la société.
Nous y sommes. Et les "managers" sont corrompus, les "managés" abrutis, moutons se dirigeant à l'abattoir avec une complaisance indécente.
Si ce n'était qu'eux, nous pourrions tenter d'en rire. Mais ils sont nous. Bientôt. Demain. Peut-être même ce matin. Nous leur ressemblons de plus en plus. Nous succombons chaque jour aux même sirènes qui les perdent.
À vrai dire, ils n'ont que peu d'avance. Et nous accourons.
Merde t'es déchaîné. Mais je refuse de croire qu'on marche avec eux. Refus total... Je suis insoutenablement naïve à certains propos.
c'est sûr qu'on marche avec eux : que fait-on, concrètment pour affirmer notre refus? nous sommes déjà asservis, leur contrôle est partout, et surtout, de la façon la plus insidieuse, dans notre quotidien. you're either with us or against us. la logique du cordon ombilical.
mais que peut-on faire?
Dernier coup de grâce à la une des journaux :
(Presse Canadienne
Montréal
Des groupes religieux influents des États-Unis envoient d'importantes sommes d'argents à leurs membres canadiens pour les aider à combattre le projet de loi sur les mariages entre conjoints de même sexe.)
Au nom de la démocratie, on tolère l’ingérence. Le puritanisme américain est une crampe au ventre du monde. Les Etats-Unis, ce pays où montrer un sein choque et où un homme peut mettre fin à ses jours en direct sans même que l’on censure d’un rectangle noir ses yeux déjà blancs comme la mort.
J’aurais envie de reprendre les mots de la chanson de Jean-Pierre Ferland et de leur lancer …«Enweille Enweille à maison!»
Ferland disait aussi 'God is an American'
Mais pour l'instant ce qui me semble le plus approprié du fond de la chanson populaire, c'est:
«Et malgré que s'creuse le fossé
Entre richesse et pauvreté
Moi j'me sens pas trop concerné
En autant qu'ces choses-là
Se passent pas dans ma vie
J'me rentre la tête dans mon nombril
Si la vie vous intéresse
Vous êtes à la bonne époque
Venez célébrer cette Grand-messe
Vous vous sentez inutiles ?
Consommez ! On a du stock
Pour combler l'trou de vos vies serviles !»
Les Cowboys fringants
Des fois c'est fichetrement efficace la chanson!
On ne se soulèvera jamais : on est des alliés. Des alliés-nés !
Bravo Bertrand pour ce texte fort et les prises de conscience qu'il suscite.
Remarque, y'a quand même des contre-courrants, même aux US. Vous pensez que le balancier a des chances de revenir un jour ?
Se "soulever"? (Faudrait commencer par se lever, et ensuite se tenir debout...)
Non, blague à part, la question n'est même pas là. Les révolutions ont fait leurs preuves. C'est, pour être poli, "de la roupie de sansonnet".
La résistance passe par l'individu. Ses choix. Son verbe. Sa capacité à affirmer ce qu'il pense et le courage de le dire. Si, un par un, donc le cas échéant collectivement, nous disons "Non", "no way", "no passaran" etc... un certain nombre de manipulations ne fonctionneront pas. Certains "produits" ne se vendront pas, certains discours nous feront rire, et encore plus concrètement des lois seront ou pas votées, des droits ou des passe-droits existeront ou pas...
Bref nous aurons un certain contrôle sur la façon dont sera notre environnement.
Lâchons les grands termes et les discours enflammés.
Demain, tu achètes ou pas le dernier DVD de Truc, tu te tais ou pas quand quelqu'un devant toi tient des propos qui te révoltent, tu te comportes ou pas selon ce que tu prétends avoir comme valeurs.
À partir de là on verra bien qui prendra le pas sur qui...
T'as bien raison Bertrand. Tu sais que t'es un homme intelligent?... Oui! Ben je te le répète quand même!
la révolution ça se passe pas dans les pancartes: on chiale en choeur, tout le monde s'en calisse, pis après on rentre chez nous écouter la tivi. non je crois que Bertrand a raison, ce n'est dans le refus quotidien que peut s'affirmer notre liberté.
ceci dit, il est crucial de d'informer les gens, ça j'en suis d'accord. pas pour les convaincre, mais pour qu'au moins ils puissent se forger une opinion qui leur est propre, et non pas imposée par la propagande insidieuse et fausse des grands monsieurs qui nous gavent comme des oies, trop étourdis par le bonheur imbécile que nous sommes pour se demander dans quel pétrin nous avancons sourire aux lèvres.
ce n'est QUE dans le refus quotidien que peut s'affirmer notre liberté.
(il faut que j'apprenne à me relire Avant de poster!)
Chrysalide: exactement ce que je pense être la seule voie possible....
Vraiment très bien la discussion soulevée par ton
texte; vivifiant de lire la tite communauté blogueuse
réfléchir et se questionner tout haut. Ça fait passer
un peu d'air frais sous le smog ambiant d'un février
où même Cupidon risque de s'étouffer en s'enfièvrant.
Quand même génial ce qu'on peut réussir à faire sans
aucune commandite!
Pour le bénéfice des lecteurs et lectrices, je te
propose deux adresses où l'on peut, à condition de
pouvoir lire dans la langue de Groucho Marx, des
informations, des opinions et des analyses qui pour
moi en tout cas, m'apportent un point de vue
intelligent, clairvoyant et sainement ironique sur la
vie politique, sociale et culturelle de nos
angoissants voisins.
Jette un coup d'oeil sur:
Harpers.org
et
The New York Review of Books
Ils offrent une bonne quantité d'articles sans
abonnement . Ça fait plus de vingt ans que je
fréquente ces publications et elles me prémunissent de
la tentation de l'anti-américanisme beubête.
Peut-ëtre voudras-tu les mettre à la disponibilité des
tes lecteurs. Ça ferait du bien à ceusse qui
s'aventurent à décrier les "bushries" à leurs
étudiants, entre autres.
Ceci dit, j'aime bien ton style, ta façon dans
l'indignation.
Soyons pénétrant plutôt qu'enflammés...
Piquons la curiosité au lieu de piquer la crise.
Désarmons nos colères et affutons nos langues.
Marc L.
Ça l'air pas rap ce que je vais dire et je vais le dire quand même...
Hier ça me fait sourire parce que mon prof de photo nous a dit 'Essayez de dépasser la dichotomie 'j'aime/j'aime pas' quand vous regardez une photo. Trouvez des arguments: profondeur de champ, cadrage, lumière, propriétés techniques.'
Ça m'a fait sourire parce que je me suis dit qu'enseigner ça revenait souvent au même. Et je me suis entendue:
'Essayez de dépasser la dichotomie 'bon/méchant'. Et dépassez la dichotomie, ça ne veut pas dire l'inverser. C'est pas parce que Saddam Hussein est condamné par un con que ça en fait un ange! C'est pas parce que Moore condamne un con que ça en fait un gars intelligent. Il faut dire plus, voir plus... argumentez.'
Allo Marie-Chantal...?
Permettez moi l'intention de vous encourager un peu.
Capter l'attention d'une trentaine de mouk-mouks
complètement givrés de "Lame-boy" et autres
"Gelé-Station" demande une force de caractère hors du
commun et un foisonnement de créativité franchement
déraisonnable. Je vous soupçonne d'ailleurs d'en faire
preuve plus souvent que vous ne voudriez bien
l'admettre, à voir l'originalité avec laquelle vouv
vous flagelez.
Dans une classe comme dans une discussion, personne
n'est imbécile. Même pas vous, ne vous en déplaise.
...scuzez-la. Quand on cesse un peu de se juger, ça
aide à esquiver les jugements d'autrui et leur
importance s'effrite, drette-là. L'imbécilité,
l'idiotie et autres "beubêtes" épithètes gagneraient à
être utilisés pour qualifier ce qui est dit, un geste
ou ce qui est fait. Jamais la personne elle-même.
Jamais. J'essaie de le banir de mes envolées verbales.
Et c'est loin d'être facile par les temps qui meurent
...bande de cave, tiens! Wan...
Vous accomplissez vous et vos collègues fatigués et
malmenés un boulot d'une importance primordiale. Vous
êtes des passeurs à qui on donne des barques pleines
de trous. Soyez fière et redressez l'échine de ne vous
être pas encore noyée.
Vos élèves, comme leurs parents, ne sont pas des
imbéciles non plus. Absents, là oui! Aliénés par la
consommation et la recherche aveugle du plaisir
immédiat, hypnotisés par tous ces sucres et sensations
vides... En masse! Quand nous sommes angoissés et
désorientés, le raffinement
et l'élégance d'un théorème ou d'une rime, ça ne passe
tout simplement pas. Et l'on veut transformer les
capitalistes sauvages en commerçants équitables du
jour au lendemain.
Wan... môassi, stie!
Cessons d'abord d'être déçus comme des ados de banlieu
qui arrivent dans la vrai et qui trouve ça plate. Le
suicide est un geste imbécile, pas le suicidé.
Je n'ai pas de trucs ni de conseils à donner,
seulement un immense respect à ceux et celles qui
comme vous ne lâchent pas malgré les volées de boue et
les paroles blessantes. Sachez, que pour bon nombre
d'entre nous qui font l'erreur de se taire trop
souvent, vous êtes, vous, dans cette liste que
Bertrand n'a fait que débuter. Ce que vous faites est
franchement héroïque et vous comptez pour moi parmi
ceux et celles qui essaient de faire un monde plus
généreux. Bon!
Maintenant, cessez de pleurer ...et faites la grève!
Chaude accolade à vous,
Marcus