Lipogramme
(Texte proposé au collectif d'improvisation écrite "Coïtus Impromptus" . Cette semaine le défi est de faire un lipogramme, i.e. un texte ou on ne doit pas utiliser certaines lettres. À ce chapitre le plus célèbre essai du genre est le roman "La disparition" de Georges Pérec. Plus de trois cent pages sans la lettre... E !
En l'occurence cette semaine, les textes ne peuvent contenir aucun A, I ou L...
Et si vous voulez le savoir, ce n'est pas évident...)
Oh! Qu'une de vous se perde et tout est embûche! Mes mots s'érodent, se défont et s'en vont. Mes pensées, fouettées de tempêtes monstrueuses, ne se trouvent que des refuges éventrés, ports venteux cernés de rochers, tous promesses de mort.
Qu'une de vous? Que penser de deux? Horreur! Une encore? Même d'en proférer un juste décompte m'est empêché! Éperdu, sonné, mon cœur en déroute, je me sens tronqué, une ombre de ce que je fus.
J'en perds tout repère. Trop de secrets retenus, muets forcés, m'étouffent. Je meurs de n'être qu'une ondée trop brève. Même ces susurrements doux, ces moments suprêmes, de ceux que je veux de toutes mes forces créer, ne peuvent se conter! J'erre sur une mer d'encre perdue. Ses côtes se confondent et se fondent en une odeur de terreur que je ne peux dénoncer.
Je ne peux même prononcer ce geste que je pose en ce moment. Comment être? Centre d'un cosmos désert, rejeton d'une muse usée, desséchée, morte de votre perte, je veux me dresser, protester, jeter des ponts, empêcher ce tourment.
Trop de verbes, trop de sons, trop de mots se sont tus. Je ne peux que quêter de trop brefs moments, fétus de temps. Guère qu'une seconde encore et mon fort s'effondre, mes murs secoués de mouvements se voûtent, tonnent et tombent sur des rocs dévorés d'embruns.
Membres étendus, genoux en terre, yeux crevés, je meurs de votre non-être, fortune dérobée.
En l'occurence cette semaine, les textes ne peuvent contenir aucun A, I ou L...
Et si vous voulez le savoir, ce n'est pas évident...)
Oh! Qu'une de vous se perde et tout est embûche! Mes mots s'érodent, se défont et s'en vont. Mes pensées, fouettées de tempêtes monstrueuses, ne se trouvent que des refuges éventrés, ports venteux cernés de rochers, tous promesses de mort.
Qu'une de vous? Que penser de deux? Horreur! Une encore? Même d'en proférer un juste décompte m'est empêché! Éperdu, sonné, mon cœur en déroute, je me sens tronqué, une ombre de ce que je fus.
J'en perds tout repère. Trop de secrets retenus, muets forcés, m'étouffent. Je meurs de n'être qu'une ondée trop brève. Même ces susurrements doux, ces moments suprêmes, de ceux que je veux de toutes mes forces créer, ne peuvent se conter! J'erre sur une mer d'encre perdue. Ses côtes se confondent et se fondent en une odeur de terreur que je ne peux dénoncer.
Je ne peux même prononcer ce geste que je pose en ce moment. Comment être? Centre d'un cosmos désert, rejeton d'une muse usée, desséchée, morte de votre perte, je veux me dresser, protester, jeter des ponts, empêcher ce tourment.
Trop de verbes, trop de sons, trop de mots se sont tus. Je ne peux que quêter de trop brefs moments, fétus de temps. Guère qu'une seconde encore et mon fort s'effondre, mes murs secoués de mouvements se voûtent, tonnent et tombent sur des rocs dévorés d'embruns.
Membres étendus, genoux en terre, yeux crevés, je meurs de votre non-être, fortune dérobée.
Wow! t'es bon! Il est long ton texte!
Mais il reste un 'i' ;o). Dans vitreux!
Mais je suis quand même vachement impressionnée!!!
Ben oui merde! J'ai rajouté vitreux à la dernière minute... Pas réfléchis!
Alors j'ai changé pour "crevés"...
Quand je disais que ce n'était pas évident, des fois tu les vois plus du tout....
Eh bien, non que je sois sadique, mais si d'être sevré de quelques lettres vous met dans tous ces états, moi je dis Go for it, Coïtus Impromptus ! lol !
Superbe texte. La musique y est magnifique. Ludwig se retournerait dans sa tombe à entendre les mots. Ma foule se lève, un de tes plus beaux.