Les zélés
La fin de semaine dernière, n'écoutant que mon amour filial, je me suis rendu (pour la fête des mères) dans ma si belle ville natale… Québec.
(Où je n'avais pas mis les pieds depuis deux ans et demi, "so much" pour le gentil fiston…Enfin.)
Ah! Pour être beau c'est beau! Sérieusement, depuis plusieurs années Québec embellit de façon spectaculaire. Les grossières balafres architecturales des années 70 ont été grandement corrigées, et partout on peut voir le soin apporté aux résidences, lieux publics etc…Avec le bémol tout de même, que bien des lieux mythiques de ma jeunesse (le Temporel par exemple) sont devenus tellement "rénovés" qu'ils en ont perdu leur âme…
Tout heureux de m'y retrouver, je veux emmener ma douce au restaurant. Les "Frères de la Côte" tiens sur St-Jean, très bon et ambiance géniale…
Non-fumeur.
Pardon? Les "Frères"? Haut lieu de ripaille et de festoiement? Non-fumeur?
(Je sais, la fumée est indéfendable, je veux arrêter, mais ce n'est pas encore fait, fait que…) Pincez-moi… je cauchemarde.
Le Hobbit plus haut? Non-fumeur. Les deux salles! Moi qui ai lavé les planches de ce café-théâtre il y a près de trente ans (et qui y ai joué aussi) interdit d'en griller une? Ce n'est plus un cauchemar, c'est l'enfer sur terre.
Je vous fais grâce de la litanie d'endroits qui ont adopté la même règle. Ce qui m'a absolument "flabergasté" c'est que tous avaient la même raison à donner:
"Vous comprenez, le ministre de la Santé va déposer bientôt son projet de loi interdisant toute fumée dans les bars et les restaurants. On a simplement pris un peu d'avance…."
Ah? Bon? On devance les élus? On prend pour acquis? On rentre dans un rang qui n'existe pas encore? On fait du zèle?
Pour la première fois de ma vie, j'ai ressenti le côté petit-bourgeois obéissant, pleutre et désagréable de Québec.
Une chance, restait le bon vieux bar du Sacrilège, avec ses has-been, ses grosses bières, sa verrière enfumée…et son âme justement. Un oasis dans le désert du politically correct…
À votre santé!
Bande de zélés…
Mister Bert, c'est pas pour jeter de l'huile, mais vous parlez d'enfer sans les fumeurs, pis d'âme perdue, envolée avec la fumée, ben j'suis toute mêlée là... Comment parler d'enfer sans ses feux ? Je crois que je vais r'tourner m'coucher.
Et j'vais préparer un calumet de paix, in case. ^_^