vendredi, novembre 25, 2005

Miss Lapsus

(Texte soumis au collectif d'improvisation écrite Coïtus Impromptus. Cette semaine le thème était: "Miss Lapsus"...)


Je n'ai même pas sorti les clés de ma poche. Simplement poussé la porte qui, bien sûr s'est ouverte. C'était couru d'avance. À peine un frisson de colère, j'ai barré derrière moi.

L'écho de mes pas sur le plancher confirmait sans qu'il soit besoin de voir. Vide, le grand bureau d'en avant. Vide, le buffet du salon. Vide, la garde-robe dans la chambre. Et c'est fou comme une salle de bains peut avoir l'air plus grande sans la panoplie d'une fille.

J'ai pris une bière dans le frigidaire. Bien froide. Aussi froide que moi à l'intérieur. J'ai commencé à penser comment j'allais réagencer mes meubles. Onze mois.
Onze petits mois d'amour, d'efforts, d'essais. D'erreurs aussi. Mais onze mois de profond désir, de volonté que ça marche...

Ma volonté. Pas la tienne. Tu n'as jamais embarqué. Tu n'as jamais franchi le seuil de notre couple. Tu es resté à notre porte, trop lâche pour oser, trop égoïste pour t'y investir, trop pauvre de choses à donner.

Je parlais à voix haute. J'ai calé ma bière.

Quand tu me disais: "je t'aime", c'est plutôt "je m'aime" que tu voulais dire.
Méchant lapsus, Miss… Méchant lapsus…


J'ai claqué la porte en ressortant, pour aller me saouler la gueule.

1 Commentaires:

Blogger Coyote inquiet a répondu...

Pas mauvais, la "diatribe". C'est drôle mais ça me rappelle un vécu pas trop lointain...

10:38 a.m.  

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"Si on oublie le passé, on ne peut comprendre le présent.
Encore moins appréhender le futur."
B.H.

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