Déjà un trou....
(Texte soumis au collectif d'improvisation écrite "Coïtus Impromptus". Cette semaine, les textes devaient obligatoirement commencer par:"Déjà un trou, pourtant il était neuf.")
Déjà un trou, pourtant il était neuf. D'aussi loin que puisse porter son regard, et il portait loin, ceux qui l'entouraient de partout étaient infiniment plus anciens que lui. Toutefois, et malgré son jeune âge, il savait déjà depuis longtemps sa différence.
Des milliards de parcelles qui faisaient de lui ce qu'il était, il avait fallu qu'en apparaisse une, particulière, originale. Autre. À la fois pleine de promesses, de vie et de brillance, mais inquiétante aussi, tant elle refusait de s'insérer dans son tout.
Il ne s'était écoulé que bien peu de temps finalement, pour que les excès de cette différence ne lui cause des blessures, sans cesse plus profondes.
Et c'était cette bien infime partie de lui-même qui causait le trou.
Il avait tempêté, s'était secoué, avait pleuré des tonnes de larmes. Il s'était transformé, soufflant le chaud et le froid sans préavis. Ses avertissements, ses colères, soubresauts ou tremblements, même ses plaintes, étaient restés sans échos.
Le mal était fait. Le trou grandissait, et à travers lui, le soleil implacable le brûlait de plus en plus. Le tuait de plus en plus. Pour tout dire, il était déjà à l'agonie.
Et sous sa peau d'ozone en lambeaux, le Monde, jadis magnifique vaisseau bleu et blanc dans l'encre profonde de l'Infini, entendait encore les piaillements futiles de ses petits assassins, trop stupides pour comprendre qu'ils étaient en train de mourir aussi. Avec lui.
Déjà un trou, pourtant il était neuf. D'aussi loin que puisse porter son regard, et il portait loin, ceux qui l'entouraient de partout étaient infiniment plus anciens que lui. Toutefois, et malgré son jeune âge, il savait déjà depuis longtemps sa différence.
Des milliards de parcelles qui faisaient de lui ce qu'il était, il avait fallu qu'en apparaisse une, particulière, originale. Autre. À la fois pleine de promesses, de vie et de brillance, mais inquiétante aussi, tant elle refusait de s'insérer dans son tout.
Il ne s'était écoulé que bien peu de temps finalement, pour que les excès de cette différence ne lui cause des blessures, sans cesse plus profondes.
Et c'était cette bien infime partie de lui-même qui causait le trou.
Il avait tempêté, s'était secoué, avait pleuré des tonnes de larmes. Il s'était transformé, soufflant le chaud et le froid sans préavis. Ses avertissements, ses colères, soubresauts ou tremblements, même ses plaintes, étaient restés sans échos.
Le mal était fait. Le trou grandissait, et à travers lui, le soleil implacable le brûlait de plus en plus. Le tuait de plus en plus. Pour tout dire, il était déjà à l'agonie.
Et sous sa peau d'ozone en lambeaux, le Monde, jadis magnifique vaisseau bleu et blanc dans l'encre profonde de l'Infini, entendait encore les piaillements futiles de ses petits assassins, trop stupides pour comprendre qu'ils étaient en train de mourir aussi. Avec lui.
Bien dit. Malheureusement juste.