lundi, mars 07, 2005

Réalité (2ième prise)


Tout au bout de l'allée principale, les deux mains enserrant les barreaux de la grande grille qui ceinture l'asile, un fou, debout, passe la journée à regarder les citoyens du quartier vaquer à leurs occupations quotidiennes.

À la toute fin de la journée, juste avant de regagner le réfectoire pour le repas du soir, il s'enhardit et interpelle un passant sur le trottoir:

"Monsieur! S'il vous plaît…"

Le passant s'approche, vaguement méfiant. Mais le fou lui demande gentiment:


"Excusez-moi Monsieur de vous déranger, mais… Vous êtes combien là-dedans?"

3 Commentaires:

Blogger Bertrand a répondu...

Crhysalide :-) Merci de ton mot. Mais je serais bien malhonnête d'en prendre tout le crédit.

Si j'ai bel et bien écrit ce texte, la chute provient d'une vieille blague que je connais depuis des années.

Mais je l'ai moi aussi, toujours trouvé si juste, si "bien vu" qu'elle m'est revenu toute seule, dans mes réflexions sur le réel et sa perception.

5:34 p.m.  
Blogger Bertrand a répondu...

On peut aussi imager de façon autre.
Qu'il n'y ait pas de frontière.
On peut voir l'esprit comme une sphère, dans laquelle nous nous faisons des "points d'ancrage", des repères qui nous permette de pouvoir nous mouvoir dans un environnement sans "bas ni haut", "ni gauche ni droite"...
Où évidemment le risque de perdre un appui, peut nous faire "lâcher prise" d'une certaine "normalité" (non par rapport à une norme sociétale par exemple)mais nécessaire à un fonctionnement individuel minimum.

Ou plus simplement (mais plus angoissant) l'image du fildeferiste... La recherche constante d'un équilibre tiré d'un tout aussi constant (et dangereux)déséquilibre...

Ou alors pour revenir à l'humour, on peut rappeler que De Gaulle avait dit qu': "Entre le génie et la folie, il n'y a qu'un pas. Le Pas-de-Calais..."

1:19 p.m.  
Anonymous Anonyme a répondu...

Ma folie est une raison
Qui t'échappe

Comme mes caresses frôlant ton sommeil
Comme mon rire franc éclaboussant ton désespoir
Comme mes prières humiliant tes certitudes
Comme une danse spontanée choquant ta pudeur
Comme un rêve fou narguant ta réalité

Ma prison a un sens
Qui m'échappe

Un regard cherchant d'autre part
Un mot sorti d'ailleurs
Un cri trouvé nulle part
Une peur née de leurs yeux
Une liberté tuée d'un silence

Mais nos douces aliénations mariées dans l'instant de leurs regards
Donnent sens à leurs échappatoires ridicules
frontières
à eux


Judith

2:44 p.m.  

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"Si on oublie le passé, on ne peut comprendre le présent.
Encore moins appréhender le futur."
B.H.

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