vendredi, mai 27, 2005

Ici Radio-Cane....

(Petite histoire vécue ce soir, pour vrai...)

Vendredi, 17h00. Je sors de la Salle des Nouvelles. "Quelque chose" se promène au milieu du stationnement. Intrigué, je m'approche. Je n'ai pas la berlue. Une cane déambule, suivi comme par un élastique invisible d'un groupe compact… de douze canetons!

Mais d'où sort-elle cette famille? On est en plein centre-ville! Et manifestement Madame Mère sent le fleuve pas très loin. Fleuve qui est tout de même de l'autre côté d'un boulevard à cinq voies, au-delà du chantier de construction en face.

Je tente de dévier la procession. Mais chaque fois, la smala reprend la direction du trottoir qui borde le boulevard. Où, dois-je préciser, tous les banlieusards motorisés foncent comme des fous vers leur week-end.

Deux collègues m'ont rejoint. Tant bien que mal, nous faisons reculer la famille, qui revient sans cesse à la charge. Nos téléphones appellent à l'aide. La SPA (Société protectrice des animaux) la Ville, le Ministère de la Faune, etc.. Personne, ou alors une consigne: "laissez faire, elle trouvera son chemin."

Sauf que "son chemin", elle vient de mettre les pattes dedans (avec les douze autres bébés) et que 2000 bagnoles sont sur le point d'en faire un magret mal cuit! Je m'interpose, tente de faire dévier le flot des voitures… qui ne coopèrent pas vraiment.

Nous réussissons à faire remonter mère et rejetons sur le trottoir. Je les guide vers l'intersection plus loin. Il y a un feu rouge, si on contient bien la procession peut-être pourrons-nous réussir à leur faire franchir le couloir fatal.

Mais après avoir traversé la première rue, la cane affolée, se terre sous une voiture stationnée, et c'est le drame.

Sous la voiture une bouche d'égout, dont le couvercle est en fait une grille aux larges ouvertures béantes. La cane tourne en rond, ses petits collés au train, et je vois un après l'autre, les oisillons tomber dans les interstices de la plaque d'acier! Les douze y passent! On les entend piailler au fond, pendant que la mère complètement folle se lance au milieu de la rue, revient sur la grille et repart de plus belle….

Consternés, mes partenaires et moi avons l'impression de lui avoir plus joué un mauvais tour que de l'avoir aidé.

Nouvelle "attaque" téléphonique et cette fois, les choses bougent. Les policiers arrivent. Bloquent la rue, établissent un périmètre autour de la cane pour qu'elle se calme. La SPA annonce son arrivée, la Ville envoie des cols bleus pour ouvrir la grille. Le plan est simple, la SPA va capturer la cane, la grille sera ouverte et les oisillons qui flottent au fond de l'égout, repêchés.

Je suis parti avant l'arrivée de tout le monde, le jeune policier m'assurant que sa voiture restait en travers de la route et qu'il ne bougeait pas avant que tout soit rentré dans l'ordre.

"Je suis gaspésien, j'aime la nature…"

On était quelques-uns ce soir à vouloir que la nature et ses enfants ne soient pas encore une fois broyés par le monde d'acier que nous avons créé.


Et pour une fois, ça a marché….

mardi, mai 24, 2005

Impro Photo

Toujours dans le cadre du collectif d'improvisation écrite Coïtus Impromptus, il fallait cette semaine écrire un texte inspiré de cette bien étrange photo.....


Alors voici ce que ça donne pour moi....


Tout s'était joué en quelques secondes. Appréhendée ou pas, l'attaque avait été soudaine et violente. Les deux motos d'abord. Un mouvement de ciseaux qui avait obligé le camion à bifurquer brusquement sur la droite dans la rue adjacente, pour se retrouver coincé derrière un autre camion stoppé.

Dont le panneau arrière s'était relevé d'un coup, dévoilant la gueule d'un canon de DCA monté sur rails. Et qui pointait droit sur la cabine du livreur.

(Pour lire la suite, c'est ici...)

lundi, mai 23, 2005


Dans l'amer des choses
des fois je vois l'océan
et des kilomètres de sable blanc.

Dans la bruine froide
et le morose du vent sec
je sens parfois mon sang.
Chaud.


Dans l'inutile et le temporaire
j'entends une petite voix
qui me chuinte comme ça: "C'est ça…"

Ou comme disait Sylvie Paquette
dans une si jolie chanson:

" C'est dans le doute parfois,

que je crois."


(Photo: Moi)

mardi, mai 17, 2005

Gate number J10

(Texte soumis au collectif d'improvisation écrite "Coïtus impromptus" . Cette semaine le thème était "Gate number J10".)

"Mais c'est insensé! Ça ne peut pas être ici!"

Incrédule, il se tenait debout devant l'immense bâtiment délabré, échoué au beau milieu de nulle-part, un genre d'ancienne porcherie, un seul étage mais d'une longueur inouïe. Penché sur une carte dépliée sur le capot de sa voiture, une feuille d'instructions à la main, l'homme vérifiait son parcours.

" J'ai bien tourné à gauche là…. J'ai traversé le pont… À droite. Oui. huit kilomètres et à gauche encore…"


Non. Il ne s'était pas trompé. Mais ça n'avait aucun sens. Il consulta la feuille à nouveau: " Once you arrive, leave your car in the parking lot. Walk to Gate number J10. You will then pick up what belongs to you." Il s'attendait à une usine ou une gare quelconque. Il avait même pensé à un aéroport mais un bref coup d'œil aux directives montrait clairement qu'il n'y en avait pas dans ce secteur.



dimanche, mai 15, 2005

Attention, mois aussi parfois je vous entends...

"J'ai mis la pédale sur le frein..."
Méli*

(Qui d'ailleurs semble s'en porter fort bien..:-)

vendredi, mai 13, 2005

Les zélés


La fin de semaine dernière, n'écoutant que mon amour filial, je me suis rendu (pour la fête des mères) dans ma si belle ville natale… Québec.
(Où je n'avais pas mis les pieds depuis deux ans et demi, "so much" pour le gentil fiston…Enfin.)

Ah! Pour être beau c'est beau! Sérieusement, depuis plusieurs années Québec embellit de façon spectaculaire. Les grossières balafres architecturales des années 70 ont été grandement corrigées, et partout on peut voir le soin apporté aux résidences, lieux publics etc…Avec le bémol tout de même, que bien des lieux mythiques de ma jeunesse (le Temporel par exemple) sont devenus tellement "rénovés" qu'ils en ont perdu leur âme…

Tout heureux de m'y retrouver, je veux emmener ma douce au restaurant. Les "Frères de la Côte" tiens sur St-Jean, très bon et ambiance géniale…

Non-fumeur.

Pardon? Les "Frères"? Haut lieu de ripaille et de festoiement? Non-fumeur?
(Je sais, la fumée est indéfendable, je veux arrêter, mais ce n'est pas encore fait, fait que…) Pincez-moi… je cauchemarde.

Le Hobbit plus haut? Non-fumeur. Les deux salles! Moi qui ai lavé les planches de ce café-théâtre il y a près de trente ans (et qui y ai joué aussi) interdit d'en griller une? Ce n'est plus un cauchemar, c'est l'enfer sur terre.

Je vous fais grâce de la litanie d'endroits qui ont adopté la même règle. Ce qui m'a absolument "flabergasté" c'est que tous avaient la même raison à donner:
"Vous comprenez, le ministre de la Santé va déposer bientôt son projet de loi interdisant toute fumée dans les bars et les restaurants. On a simplement pris un peu d'avance…."

Ah? Bon? On devance les élus? On prend pour acquis? On rentre dans un rang qui n'existe pas encore? On fait du zèle?

Pour la première fois de ma vie, j'ai ressenti le côté petit-bourgeois obéissant, pleutre et désagréable de Québec.

Une chance, restait le bon vieux bar du Sacrilège, avec ses has-been, ses grosses bières, sa verrière enfumée…et son âme justement. Un oasis dans le désert du politically correct…

À votre santé!


Bande de zélés…

jeudi, mai 05, 2005

J'ai eu un beau cadeau...

Ma grande copine Francine (une peintre des Îles de la Madeleine) m'a fait un beau cadeau.
Elle a transformé
la fausse plaque allemande qui ornait le parechoc avant de mon westfalia chéri...
... en un tableau d'elle....



On peut y voir toute mes Iles à moi en fait. La boutique de Francine, Lili, sa chienne, qui est aussi la marraine de mon West. Le bateau des parents de Francine qui nous amène à la pêche au maquereau. Ti-Pit a une auréole sur la tête parce qu'il est mort cet hiver.


Plus loin, la terrasse du Petit Mondrain et ses homards au soleil, le Café de la Grave, mon West et jouant à la pétanque, le chum de Francine Jean-François et votre humble serviteur. Si vous avez des bons yeux, vous pouvez voir Francine dans la fenêtre derrière nous qui nous regarde jouer en se marrant... (C'est la photo qui est un peu pâlotte, pas la peinture.)

J'ai sans contredit la plus belle "plaque de char" au monde....


La preuve:

lundi, mai 02, 2005

Lipogramme

(Texte proposé au collectif d'improvisation écrite "Coïtus Impromptus" . Cette semaine le défi est de faire un lipogramme, i.e. un texte ou on ne doit pas utiliser certaines lettres. À ce chapitre le plus célèbre essai du genre est le roman "La disparition" de Georges Pérec. Plus de trois cent pages sans la lettre... E !

En l'occurence cette semaine, les textes ne peuvent contenir aucun A, I ou L...
Et si vous voulez le savoir, ce n'est pas évident...)


Oh! Qu'une de vous se perde et tout est embûche! Mes mots s'érodent, se défont et s'en vont. Mes pensées, fouettées de tempêtes monstrueuses, ne se trouvent que des refuges éventrés, ports venteux cernés de rochers, tous promesses de mort.

Qu'une de vous? Que penser de deux? Horreur! Une encore? Même d'en proférer un juste décompte m'est empêché! Éperdu, sonné, mon cœur en déroute, je me sens tronqué, une ombre de ce que je fus.

J'en perds tout repère. Trop de secrets retenus, muets forcés, m'étouffent. Je meurs de n'être qu'une ondée trop brève. Même ces susurrements doux, ces moments suprêmes, de ceux que je veux de toutes mes forces créer, ne peuvent se conter! J'erre sur une mer d'encre perdue. Ses côtes se confondent et se fondent en une odeur de terreur que je ne peux dénoncer.

Je ne peux même prononcer ce geste que je pose en ce moment. Comment être? Centre d'un cosmos désert, rejeton d'une muse usée, desséchée, morte de votre perte, je veux me dresser, protester, jeter des ponts, empêcher ce tourment.

Trop de verbes, trop de sons, trop de mots se sont tus. Je ne peux que quêter de trop brefs moments, fétus de temps. Guère qu'une seconde encore et mon fort s'effondre, mes murs secoués de mouvements se voûtent, tonnent et tombent sur des rocs dévorés d'embruns.

Membres étendus, genoux en terre, yeux crevés, je meurs de votre non-être, fortune dérobée.

"Si on oublie le passé, on ne peut comprendre le présent.
Encore moins appréhender le futur."
B.H.

04-94 / Fi Sina / Journalisme/ Pierre / Que montrer? / Antidote à la pensée unique

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Je suis je ne sais qui;
Je meurs je ne sais quand;
Je m'étonne d'être si joyeux."
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