vendredi, mars 25, 2005

M

" Un baiser, mais à tout prendre, qu'est-ce ?
Un serment fait d'un peu plus près, une promesse
Plus précise, un aveu qui veut se confirmer,
Un point rose qu'on met sur l'i du verbe aimer ;
C'est un secret qui prend la bouche pour oreille,
Un instant d'infini qui fait un bruit d'abeille,
Une communion ayant un goût de fleur,
Une façon d'un peu se respirer le coeur,
Et d'un peu se goûter, au bord des lèvres, l'âme ! "

Cyrano de Bergerac
(E.Rostand)


(Merci à joblo et à Kate, qui chacune m'ont fourni les éléments de ce billet. J'allais écrire sur le sujet justement mais, si bien dit, je m'incline et je cite.)

mercredi, mars 23, 2005

Déjà un trou....

(Texte soumis au collectif d'improvisation écrite "Coïtus Impromptus". Cette semaine, les textes devaient obligatoirement commencer par:"Déjà un trou, pourtant il était neuf.")


Déjà un trou, pourtant il était neuf. D'aussi loin que puisse porter son regard, et il portait loin, ceux qui l'entouraient de partout étaient infiniment plus anciens que lui. Toutefois, et malgré son jeune âge, il savait déjà depuis longtemps sa différence.

Des milliards de parcelles qui faisaient de lui ce qu'il était, il avait fallu qu'en apparaisse une, particulière, originale. Autre. À la fois pleine de promesses, de vie et de brillance, mais inquiétante aussi, tant elle refusait de s'insérer dans son tout.

Il ne s'était écoulé que bien peu de temps finalement, pour que les excès de cette différence ne lui cause des blessures, sans cesse plus profondes.
Et c'était cette bien infime partie de lui-même qui causait le trou.

Il avait tempêté, s'était secoué, avait pleuré des tonnes de larmes. Il s'était transformé, soufflant le chaud et le froid sans préavis. Ses avertissements, ses colères, soubresauts ou tremblements, même ses plaintes, étaient restés sans échos.

Le mal était fait. Le trou grandissait, et à travers lui, le soleil implacable le brûlait de plus en plus. Le tuait de plus en plus. Pour tout dire, il était déjà à l'agonie.


Et sous sa peau d'ozone en lambeaux, le Monde, jadis magnifique vaisseau bleu et blanc dans l'encre profonde de l'Infini, entendait encore les piaillements futiles de ses petits assassins, trop stupides pour comprendre qu'ils étaient en train de mourir aussi. Avec lui.

samedi, mars 19, 2005

Jour Amour

Elle est…

Elle est la somme de tant de choses.
Certaines dites. Enfin.

D'autres maudites, et quelques autres non-écrites..

Elle est autant de blessures
trop nombreuses même,
pour qu'elle-même
s'en avoue le décompte.

Elle est
une terre aperçue au loin.
Un roc, un écueil, une plage chaude, un mirage?
Une île.

Elle sourit.

Elle est l'aube et le crépuscule.

Elle rit.
et c'est le printemps qui coule.
À moins que ce ne soit la glace
qui scintille dans la nuit?

Elle est menue, énorme, douce et terrible.
Là et absente à la fois
Si troublante pour tout dire.

Elle est belle.
Ah pour ça…
Comment vous dire comme elle est belle.

mercredi, mars 16, 2005

Renaissance

(Texte soumis au collectif "Coïtus Impromptus" sur le thème de la "Renaissance")


Dans la vallée, l'univers avait basculé depuis longtemps dans le blanc pétrifié. Seule et vague mélopée à la ronde, la plainte des glaces qui s'éclataient de froids en froids. Sous la rivière gelée, des eaux noires, vides et prisonnières, pleuraient sans doute de vagues souvenirs, le temps perdu où elles étaient libres, vertes et vibrantes de vie, prélude de mers chaudes, mères des nuages et cousines de la pluie. Il n'y avait plus de Temps. Seul un présent sans but maintenait l'illusion que ce paysage désolé avait déjà été vivant.

Et puis, il y eût une goutte.

Une petite goutte. Une goutte d'eau qui dégringole par à coup, tout le long d'une pointe de glace aussi transparente que frêle. Dix gouttes, qui creusent un sillon dans la neige ramollie, et qui rejoignent toute une flaque remplie de petites sœurs. Trente flaques, un delta miniature, qui se force un passage entre l'ombre froide et une lumière nouvelle. Deux cents deltas et autant de ruisseaux, qui bousculent en riant des bancs de neige étonnés. Mille et une rivières de frimas fondus qui s'entremêlent, qui dévalent les coteaux et se répandent dans la plaine. Un million de soleils, plus chauds que milles fours, plus hauts que les hirondelles qui trissent gaiement leur retour. Un milliard cinq cent millions quatre cent mille deux cent spores en folie, qui cherchent la meilleure terre que la neige sale a désertée.

Et un son.

Et un deuxième. Une lente musique qui se réveille avec peine. Une première feuille, et puis une deuxième, des centaines, des milliers, autant d'instruments dont le vent radouci se sert pour composer un hymne au printemps.

Sur le pas de ma porte, enfin grande ouverte, ma chatte se glisse le long de ma jambe et s'avance devant moi. Moi, dont l'âme éclate soudain comme un lac qui cale.

Émerveillé, je la suis lentement dans la terre réchauffée.

lundi, mars 14, 2005

?

Y'a-t-il plus grande souffrance
que de mourir au printemps?

samedi, mars 12, 2005

Plus sûre sera... La Chute

Allez voir... Le film. je veux dire. Vraiment.
La polémique qu'il a créé à sa sortie en Europe tournait entre autre autour du fait qu'on "ose" présenter un "monstre" pouvant avoir des émotions humaines (Écraser une larme par exemple...)

Quelle bêtise...
L'intelligence et le nécessaire de ce film est exactement là.

Une magistrale façon de montrer comment un humain, n'importe quel humain peut devenir un monstre total.

vendredi, mars 11, 2005

Bogue de Blog

"Blogger" a des petits (gros?) problèmes ces temps-ci, notamment avec les commentaires. (Personnellement je suis incapable d'en laisser chez d'autres "Blogger" et je sais que la même chose se produit chez moi)

Je suis paradoxalement capable d'accéder à mes propres commentaires. Si vous voulez en laisser un en attendant, choisissez le courriel tout en bas de ma colonne de droite, je les posterai pour vous... C'est pas du service çà madame?

jeudi, mars 10, 2005

J'

Texte proposé au collectif d'improvisation écrite "Coïtus Impromptus" , sur le thème: "L'être et le néant"

Je vis depuis des millénaires.
J'aime. Je souffre. Je rêve. Je fais la guerre.
J'invente, je me perds.
Me retrouve, me détruis.

Je me ressasse, m'incomprends et me soupèse.
Je me lèse, me blesse, me tue et m'indiffère.
Je me mets au monde et puis j'oublie.

J'ai mal. Je crois. Je jouis .
Je pense et donc je présume que je me poursuis.
Je vois beau, pense grand, parle haut et pleure tout bas.
Je doute. Redoute, m'arc-boute.
Et puis m'éteins.

Je suis depuis des millénaires.
Et je ne sais toujours pas vraiment ce que c'est d'être.

Je me je. Tu me tues. Ils en rient.

Et dans la danse des mots, j'étourdis le moment.
Mon néant.

mardi, mars 08, 2005

Réalité (3 strikes, you're out!)


Pour faire un lien facile avec le texte précédent:
"Il n'y a que les fous qui ne changent pas d'idée."

Gens de premier passage, vous n'y verrez que du feu.
Habitués de ces pages, peut-être aurez-vous déjà noté un bien subtil changement.

Je reprend simplement un peu de ma liberté.
Volontairement sacrifiée jusqu'ici, sur des autels que je ne renie pas.

J'en reviens à mon seul prénom. À moi.
Non pas que tout du long, je sois tant autre.
Pas plus que je ne me cache.
Aucunes traces (au travers des pages déjà publiées) n'ont été effacées.

Mais ici, je ne me lierai plus nécessairement à ce moi-même
oeuvrant sous d'autres "cieux"...

Je vais vous faire une confidence:

l'école buissonnière

a un petit goût de printemps....

lundi, mars 07, 2005

Réalité (2ième prise)


Tout au bout de l'allée principale, les deux mains enserrant les barreaux de la grande grille qui ceinture l'asile, un fou, debout, passe la journée à regarder les citoyens du quartier vaquer à leurs occupations quotidiennes.

À la toute fin de la journée, juste avant de regagner le réfectoire pour le repas du soir, il s'enhardit et interpelle un passant sur le trottoir:

"Monsieur! S'il vous plaît…"

Le passant s'approche, vaguement méfiant. Mais le fou lui demande gentiment:


"Excusez-moi Monsieur de vous déranger, mais… Vous êtes combien là-dedans?"

jeudi, mars 03, 2005

Réalité

Prenez un corps de mouche, et déposez-le au centre du Stade Olympique de Montréal. Prenez une aile de mouche, et faites la tourner autour de la circonférence du dit stade, à la vitesse de la lumière. Le corps de la mouche est un neutron, l'aile un électron. Vous avez un atome. Voilà la "matière", le reste n'est que du vide.

C'est ça l'univers tangible.

Tout le reste, tout ce que nous percevons, la table, les murs, les êtres, est une organisation de notre esprit.

Maintenant, parlons de réalité....

mercredi, mars 02, 2005

Cohérence, vérités et le "Je"

Les commentaires reçus à l'article précédent m'amènent à poursuivre le fil de cette réflexion… maintenant "commune"…

Lorsque j'ai débuté ce carnet, je n'avais aucun objectif précis. Curiosité du phénomène "blog", plaisir ludique de construire une page etc… Très tôt par contre, m'est apparu le dilemme:" jusqu'où devais-je aller dans l'identification de l'auteur?" Sans trop savoir pourquoi, j'ai décidé d 'assumer mon identité réelle. Je n'avais pas du tout l'intention de faire un "blog" de journaliste, comme on en retrouve d'excellents d'ailleurs, encore moins de me servir d'une quelconque "renommée" par ailleurs très relative, pour attirer l'attention.

Je me rends compte aujourd'hui du pourquoi de cette décision. Elle tient tout à la fois de ce désir de cohérence, d'ouverture et de cette volonté absolue d'assumer mes propos, mes idées. Soyons clair, je ne suis pas en train de dire que tous devraient faire la même chose, loin de là. Un anonymat relatif permet toutes les libertés, et il est possible que je m'autocensure parfois, justement parce que je me suis privé ce faisant, d'une certaine "protection"…

Mais comme je l'ai écrit ailleurs, ce site me permet d'affiner ce que je suis, non de me fantasmer autre.

Un bien long préambule pour en arriver au titre de cet article.

Je vais vous confier le secret de fabrication de mes reportages. :-) Lorsque je travaille sur un dossier, j'entends des avis différents, souvent opposés, il y a des bagarres entre les "pour" et les "contre", chacun s'évertuant à me convaincre qu'ils ont raison. Or un journaliste n'est pas un expert dans tout. En fait, il ne l'est dans rien très souvent. Son rôle n'est que d'aller quelque part, voir et en revenir vous raconter l'histoire, le mieux possible. La plus justement possible.

À un certain moment de l'enquête, se produit alors chez-moi un déclic que j'appelle " mon fil d'or". Je sens, vois, une espèce de ligne médiane qui serpente entre les monts et vaux de l'information, témoignages, prises de position que j'ai amassés. Ce n'est pas la "vérité" avec un grand "V" plutôt, dit modestement, une "honnête moyenne", "ce à quoi doit ressembler" la vérité de cette histoire, sujet, enjeux. Je sais alors que je peux raconter.

Je ne connais pas d'autres vérités que celles-là. Approximatives. Indicatrices. Vagues lueurs éclairant faiblement, mais tout de même, les chemins encore à parcourir.

Oublions le métier maintenant, et revenons à l'échange entre les êtres, et puisque nous sommes ici, via cet outil que sont les blogs. Vue sous l'angle que je vous ai décrit, l'importance de la cohérence dans le discours ne s'impose que davantage. La vérité reste un chemin assez large pour ne pas devenir doctrine, loi, idéologie, diktat imposé, laissant au contraire l'espace à la nuance et à une certaine "correction du tir" éventuelle.

Et il peut arriver (et il arrive souvent!) que des éléments nouveaux surgissent, au point de renverser de bout en bout le "jAUgement initial, (J'insiste sur les majuscules…)

Enfin, (désolé pour la longueur de la chose), le "je" deviens simplement façon de présenter un enjeu, une émotion. un choix, un débat. D'incarner, non pour se mettre à l'avant-scène, encore moins se délecter de son petit soi-même, mais pour prendre place de plein pied dans le débat, assumer autant que s'impliquer.

Je ne juge pas les vérités des autres. Je peux les discuter, être en désaccord.
Mai si je ne juge pas, je peux "jauger" leur cohérence. Et si j'y note au passage une contradiction et que je la souligne, c'est bien pour en apprendre davantage que, pour du haut d'une quelconque "Olympe" en décréter je ne sais quel jugement divin…ou définitif.

Et pour paraphraser mon ami Marcus: " hé que ça fait du bien de dire ce qu'on pense !" You bet… Surtout quand c'est avec respect et humilité…ou à visage découvert….

Cohérences (2)

Il se dit, s'écrit, se transmet déjà beaucoup de choses (plus qu'à aucun autre moment de l'histoire de l'humanité), un peu partout. Livres, magazines, émissions télé ou radio, "chats", etc…

Auxquels s'ajoutent maintenant les "blogs", phénomène émergeant dont nous faisons trop partie nous-mêmes (vous êtes en train de lire ceci donc vous y êtes) pour être certain d'avoir, en temps réel, le recul nécessaire pour en jauger.

Mais quel que soit le pourquoi, l'intention, la bougie d'allumage, ce qui personnellement m'est indispensable c'est la cohérence du propos. Je le redis, on peut parfaitement être une chose et son contraire, l'important est de savoir l'assumer, d'être cohérent jour après jour, même dans ses propres doutes, voire même dans le fait d'endosser ses contradictions.

Je lis ici et là, je visite ou discute avec des gens dont les buts, les vies, les envies peuvent m'être très éloignés. Mais que je peux découvrir, rejoindre même, parce que leur fil se tient, leur quête est "honnête" dans le sens de: "je cherche vraiment, quitte à rebrousser chemin si je me trompe."

Toute cette immense "communion" d'idées, de sensibilités, d'expériences diverses, ne peuvent avoir de sens que si elle tend à être d'abord ça: "honnête". Ouverte. Se cacher derrière le virtuel ne peut de toute façon ne faire qu'un temps. Très vite "le jupon dépasse" ou si vous préférez, au bout de quelques échanges, le "fond" apparaît, que le leurre du virtuel ne peut plus (tout à fait) masquer.

Est-ce trop demander à ceux qui de passage réagissent à mes propos, d'en poursuivre la quête plutôt que de ramener la couverture sur leurs propres spirales?

De vouloir que le mouvement se fasse vers l'avant?

Que ce lieu d'échanges soit une gare, un carrefour, un lieu de départ, et non un piège à écho sans fin, nourris de questions auxquelles on n'ose peu ou pas répondre?

"Si on oublie le passé, on ne peut comprendre le présent.
Encore moins appréhender le futur."
B.H.

04-94 / Fi Sina / Journalisme/ Pierre / Que montrer? / Antidote à la pensée unique

"Je viens je ne sais d'où;"
Je suis je ne sais qui;
Je meurs je ne sais quand;
Je m'étonne d'être si joyeux."
Martinus von Boberach



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