samedi, avril 30, 2005

Écrire

(J'ai déjà publié ici, il y a quelque mois, cet extrait de "Vieux Chagrin" de Jacques Poulin, où l'auteur nous donne en quelques paragraphes une magistrale définition de l'acte d'écrire. Pour un tas de raisons, j'ai eu envie de vous la refaire lire...)

"Quand vous commencez à écrire une histoire, vous êtes comme un voyageur qui a vu de très loin un château. Dans l'espoir de l'atteindre, vous suivez un petit chemin qui descend au flanc d'une colline vers une vallée couverte de forêt. Le chemin se rétrécit et devient un sentier qui s'efface par endroits, et vous ne savez plus très bien où vous êtes rendus; vous avez l'impression de tourner en rond.

De temps en temps, vous traversez une clairière inondée de soleil, ou vous franchissez une rivière à la nage. Au sortir de la forêt, vous escaladez une petite montagne. Parvenu au sommet, vous apercevez le château, mais c'est sur la colline suivante qu'il se trouve, et il est moins beau que vous ne l'aviez cru: il fait penser à manoir ou à une grande villa.

Sans perdre courage, vous descendez encore une fois dans une vallée, vous traversez une forêt obscure en suivant un sentier presque invisible, puis vous grimpez au sommet de la colline et, à bout de force, vous arrivez enfin devant le château.

En réalité ce n'est pas un château, ni un manoir, ni même une villa: c'est plutôt une vieille maison délabrée et, curieusement, elle ressemble beaucoup à celle où vous avez passé votre enfance."


Jacques Poulin
"Le vieux chagrin"
p.62

lundi, avril 25, 2005

Jell-O d'anniversaire

Ne reculant devant aucun nouveau défi, et grâce à un cadeau "kit complet" d'amis j'ai, pour la première fois en 48 ans d'existence, fait un bol de Jell-O!
J'ai tellement relu la notice explicative pour être certain de ne pas me tromper, que je peux vous la réécrire par coeur. Avec d'ailleurs la petite modification que mes charmants fêteurs m'ont suggérée....

Donc: faites bouillir une tasse d'eau chaude (250ml). Versez l'eau sur la poudre de Jell-O, en vous assurant qu'elle se dissout complètement. Versez ensuite une tasse (250ml) d'eau froide. Réfrigérez. (Ouf... j'ai failli le mettre au four). Vous m'avez bien suivi?

Sauf que, remplacez la tasse (250ml) d'eau froide par une tasse (250ml) de vodka dont la bouteille fut préalablement laissée au congélateur....

Vous m'en donnerez des nouvelles. L'effet est disons... saisissant. (De la gelée qui gèle, disons..)

Vous risquez même de trouver que finalement un Musée à la Gloire du Jell-O n'est pas aussi de mauvais goût qu'on pourrait le croire au départ....

vendredi, avril 22, 2005

Banane...

...comme dans " banane iversaire"....

Ben oui. C'est mon anniversaire.

J'ai des amis au grand coeur, une amie douce au mien, le sourire aux lèvres et
le printemps dans la tête, voire au corps...

Bref, je suis heureux.

Et je vous souhaite le même cadeau.


jeudi, avril 21, 2005

Parlant de coup de pied au....


Tout le monde peut se tromper comme disait le porc-épic en descendant de la brosse à cheveux….

Et bien, il semble que je me sois parfaitement fourvoyé lors de l'article précédant sur le "sit facil à lir" de la Ville de Montréal. (Que je viens de retirer d'ailleurs, non pour camoufler mon erreur, mais pour ne pas continuer à répandre une analyse qui s'avère erronée.)

Pour mémoire, ce site emploie un orthographe extrêmement simplifié, pour permettre aux handicapés intellectuels de "lire" les informations de la Ville.

La démarche est semble-t-il, on ne peut plus sérieuse, et a été conduite sous la direction de spécialistes en déficience intellectuelle. Ceux-ci affirment que ce type de langage simplifié aide effectivement (et de façon mesurable) beaucoup de handicapés intellectuels à comprendre et à saisir des choses là le langage normal ne leur dit strictement rien.


Alors, mea culpa, et deux fois plutôt qu'une…

Et même bravo, si ce genre d'initiative permet effectivement à des gens d'avancer et de vivre…

mercredi, avril 13, 2005

Imparfait

(Texte proposé au collectif d'improvisation écrite Coïtus Impromtus
Le thème cette semaine: "Imparfait du subjonctif".)



Que je l'eusse su…
Que je le fit
ou que je l'eusse dit…
Lustucru…?

Qu'elle plût à mon coeur
ou qu'il plût dans mon âme,

subjugués,
dépassés,
submergés…

Noyés de doute, d'incertitude ou de volonté,
Subordonnés au subjonctif.

Nous n'eûmes été que
ce que nous sommes.


Imparfaits.

lundi, avril 11, 2005

Mots de combat


Il y a des marées contraires.
Des vents tourbillonnants.
Des orages soudains,
des hivers de retour,
des pluies acides,
et des sables mouvants.

Il n'y a pas de terre tranquille,
ni d'abri infini.
Pas de havre parfait,
ni d'Eden qui perdure.

Les oiseaux ne chantent pas toujours
dans la grisaille des printemps tardifs,
et les mots ne chantent pas sans faute
dans le torrent du présent.

Les routes sont dessinées
de chausse-trappe en pièges,
recouvertes de gisants.

Il n'y a que nos regards, nos fois,
nos désirs et nos folies
pour garder cap dans tout cela.

Et un pas tranquille, suivi d'un autre,

pour marcher cette marche là.

dimanche, avril 10, 2005

Cadeau d'amour

(Elle m'a offert un livre de mots magnifiques. En voici quelques-uns...)

Toute la nuit, j'ai dormi avec toi
près de la mer, dans l'île.
Sauvage et douce tu étais entre le plaisir et le sommeil,
entre le feu et l'eau.

Très tard peut-être
nos sommeils se sont-ils unis
par le sommet ou par le fond,
là-haut comme des branches agitées par le même vent,
en bas comme rouges racines se touchant.

Peut-être ton sommeil
s'est-il aussi dépris du mien
et sur la mer et sur sa nuit
m'a-t-il cherché
comme avant toi et moi,
quand tu n'existais pas encore,
quand sans t'apercevoir
je naviguais de ton côté
et que tes yeux cherchaient ce qu'aujourd'hui
- pain, vin, amour, colère -
je t'offre à pleines mains
à toi, la coupe
qui attendait de recevoir les présents de ma vie.

J'ai dormi avec toi
toute la nuit alors
que la terre en sa nuit tournait
avec ses vivants et ses morts,
et lorsque je me réveillais
soudain, par l'ombre environné,
mon bras te prenait par la taille.
La nuit ni le sommeil
n'ont pu nous séparer.

J'ai dormi avec toi
et ta bouche, au réveil,
sortie de ton sommeil
m'a donné la saveur de terre,
d'algues, d'onde marine,
qui s'abrite au fond de ta vie.
Alors j'ai reçu ton baiser
que l'aurore mouillait
comme s'il m'arrivait
de cette mer qui nous entoure.


"La nuit dans l'Île"
Pablo Neruda

mardi, avril 05, 2005

Petit n'importe quoi venu comme ça


Je passerai sous n'importe quelle porte,
n'importe quel porche,
au delà de n'importe quelle grille,
te tenant dans mes bras.

Et quelque soit n'importe quel endroit,
quand je le traverserai
je t'épouserai.

Aussi sûrement que tu épouseras
la forme de mes bras.

Et que je te serrerai.


Contre moi.

lundi, avril 04, 2005

Big Crunch

(Il y a près de trois mois, j'ai publié ici ce petit article. Au vu de l'actualité du moment, je me suis dit qu'il ne serait pas idiot de vous le reproposer. Disons que c'est mon modeste caillou dans l'Everest des commentaires sur le décès de JPII.)

La Question de ma Mère

Il est né le même jour que Galilée. Il dirige la chaire que dirigeait Newton à Cambridge (UK). Et il est en train de corriger les thèses d'Einstein...

Accessoirement il est atteint de la maladie de Lou Gherrig qui tue normalement en 5 ou 6 ans.. Lui, ça en fait plus de quarante qu'il refuse de la laisser gagner.

C'est d'ailleurs ce qui m'a le plus bouleversé lors de cette entrevue faite avec lui en '95, dans son minuscule bureau de cette université plusieurs fois centenaire. Il donne l'impression de s'accrocher à la vie par les pupilles, petits points noirs contractés à l'extrême par la médication. Regard qu'il darde en vous littéralement, quand son ordinateur vocalise la réponse qu'il a écrite péniblement d'un seul doigt.
Steven Hawkins n'a que ça pour communiquer en direct, un doigt. Sur l'écran de son ordinateur défile en permanence un dictionnaire. Mots, verbes conjugués etc. Il les "pêche" un par un, d'un clic de souris et les dépose en bas d'écran pour former ses phrases. Quand il a fini, re-clic, la voix métallique du vocalisateur remplace la sienne qu'il a perdu depuis longtemps...

J'ai passé cinq heures avec lui, interrompu une fois par une crise d'étouffement où j'ai bien cru avoir achevé à coup d'éclairages brûlants, le génie du monde actuel...

L'entrevue montée et diffusée durait 12 minutes.

Hawkins cherche à unifier les deux théories physiques parfois contradictoires de l'infiniment petit et de l'infiniment grand. Il m'a dit qu'il croit qu'elle doit être au fond tellement simple "que n'importe quel chauffeur de taxi va la comprendre."

Il calcule comment au Big Bang, succèdera le Big Crunch.

Avant mon départ, ma mère m'avait suggéré une question pour lui. Elle était fâchée de ce qu'une fois à Rome, pendant un congrès d'astro-physiciens, le Pape Jean-Paul II (Djipitou pour les intimes) avait félicité Hawkins "pour son beau travail" mais l'avait exhorté à ne pas étudier le Big Bang qui était, disait-il, "le moment de Dieu". Maman voulait savoir ce qu'Hawkins en pensait...


Assis à côté du savant, je pouvais voir les phrases qu'il formait mot par mot. À cette question, j'ai vu les mots suivants s'inscrire en bas d'écran: "I think Church should mind it's own..."
Le prochain mot allait être clairement... "businness".


Hawkins s'est arrêté, m'a regardé et a effacé la phrase.

Et à toute vitesse (vitesse toute relative bien sûr) il a écrit (Traduction):
"Je crois que l'Église devrait être prudente lorsqu'Elle parle de Science. Sinon Elle risque de se retrouver avec les mêmes problèmes qu'Elle a eu avec Galilée."

Très "camera conscious", Hawkins a attendu la fin de sa phrase vocalisée, pour se retourner lentement vers la caméra avec un immense sourire....

dimanche, avril 03, 2005

Wouah! La drop...:-)

Si je vous comprend bien, vous me préférez esseulé, en manque d'amour, vaguement nostalgique, voire carrément en douleur...

Ben tant pis... Je suis en pleine forme, c'est le printemps.

Et je suis amoureux...

Le Mur du Silence



Avril 2002, métro Mont-Royal. Un mur de radios/télés muettes. Le trottoir pour 1700 artisans. Dont moi. Un souvenir.

Une façon peut-être aussi de vous dire que je n'ai pas fini d'écrire.

Seulement que parfois vaut mieux vivre que le dire.

"Si on oublie le passé, on ne peut comprendre le présent.
Encore moins appréhender le futur."
B.H.

04-94 / Fi Sina / Journalisme/ Pierre / Que montrer? / Antidote à la pensée unique

"Je viens je ne sais d'où;"
Je suis je ne sais qui;
Je meurs je ne sais quand;
Je m'étonne d'être si joyeux."
Martinus von Boberach



~ Essais / Écrits / Photos ~
(Toutes mes archives...)

1) Publications intégrales
2) Nous nous sommes dit...
3) Tentatives
4) Ils ont écrit...
5) Images
6) Rus
7) Expositions
8) Mots d'ailleurs
9) Régate 2006
10) Desseins

La Page de Pétronille


(Griffes et ronronnements :
l'avis de ma chatte sur ce que j'écris.)
"Être informé c'est être libre".
André Laurendeau

"S'il n'est pas correctement au courant de ce qui se passe dans la société, de ces choses sans cesse plus nombreuses qui peuvent affecter son sort,le citoyen n'est plus à toutes fins utiles qu'un esclave".
René Lévesque

Coïtus Impromptus
(Collectif d'improvisation écrite)


Coïtus Impromptus 2
(Collectif d'improvisation écrite)


Mes contributions...
"Il y a dans le mot, dans le verbe, quelque chose de sacré qui nous défend d'en faire un jeu de hasard. Manier savamment une langue, c'est pratiquer une espèce de sorcellerie évocatoire."
Beaudelaire

Anne Archet

Daniel Rondeau

Lagreff

Galad autour du monde

Coyote des neiges

Une jeune fille bien

Butterflies in my stomach

Coyote inquiet

douceophelie

Avant la lettre

Les Pelleteurs de nuages

Un pied

Cali

Chrysalide

Marguerite Rose

Racontards

Le hurlevent

Jamais le soleil ne voit l'ombre

La vie dans tous ses états

la carneceria
media noche

Kate

Michel Lemay

Lumières

Les marées lumières

La voix de la carpe

Yann (Cargo)

"Ce n'est pas moi qui ai fait les voyages, ce sont les voyages qui m'ont fait."
B.Lavilliers
Le forum des cruciverbistes

La Banquise du Golfe

Les plaisirs d'Olivia

La Muse Galerie d'Art

Sylvie Tremblay

La tankaôchode et ses éléments

Lexicologos

Harper's

Vocabulaire correctif

Langue sauce piquante

Liens utiles

media TIC blog

Imagif : selection d'images

Cybérie

Journalistes sur toile

Les Mononcs en Folie

IMA

NASA
(Le plus extraordinaire site de l'Univers)


"Creep" Radiohead

Link to ClockLink.com
Pas de site? Pas de blog? Vous voulez commenter quand même? Oubliez le "nom Blogger", cliquez "Anonyme" (vous pouvez signer votre message vous-même). Sinon allez-y pour un courriel.
À vos plumes!

Powered by Blogger

Top Blogues

Québéblogues.com, L'annuaire des Blogues Québécois!



annuaire