vendredi, décembre 31, 2004

Il est minuit moins cinq...

Encore une année qui s'efface...

.....et une autre qui poind. Point.


Je ne peux m'empêcher de penser à Mafalda. Vous savez, la bande dessinée espagnole? Quand un soir Mafalda demande à son père:

- "Papa? C'est ce soir qu'on change d'année?"

- "Oui Mafalda."

- "Alors ça veut dire qu'il n'y aura plus de guerres, de meurtres, de violence?"

-"J'ai bien peur que non, Mafalda."

-"Alors, pourquoi changer d'année?"

Peût-être pour l'espoir. Pour y croire. Pour essayer. Je nous souhaite les plus belles tentatives, les plus excitantes aventures, les plus surprenantes des surprises, et les plus merveilleuses découvertes.

Bonne Année...


(Bon là d'sus moi, je sors...)

Mais voir un ami chanter...

"Montmartre, il est midi..
sur une fenêtre un chat,
les yeux mi-clos m'épie,
pacha... "
Vincent DeC


Vincent a fait quelques décennies dans les archives d'une banque. Élevé trois ravissantes enfants. Et puis quand est venu le temps de la liberté, il s'est levé, a fait un clin d'oeil devant le mirroir à son crâne dégarni par les ans. Il a saisi sa vieille guitare, épousseté les frettes, ramassé quelques vieux papiers griffonés... Et s'est mis à faire ce qu'il était fait pour faire depuis le début.

Écrire. Chanter.

Ne vous fiez pas qu'à ces quelques parcelles de mon ami Vincent. Du Lapin Agile au bas de la butte de Montmartre en passant par le Gardot, il ne lui reste plus que les rives du St-Laurent...

À séduire.

Comme il sait le faire de tout ceux qui s'arrêtent à sa manière de voir le temps.


Ridiculum Vitae

jeudi, décembre 30, 2004

Pub

Chers visiteurs, permettez-moi d'attirer votre attention sur ma colonne de références (sidebar), et plus particulièrement sur mes "Points de chute", dont d'ailleurs je ne suis pas peu fier. (Il y a 6 jours j'ignorais tout du langage HTML et j'ai appris sur le tas...)

Mais foin de me péter les bretelles, c'est celle de La grande rousse que je tiens à faire claquer ici.

Grande elle l'est, mais de son amour de la langue française. Une vraie passionaria! Son site regorge d'enseignement, de prises de positions (voire de bec) et d'outils magnifiques, de son cru ou de d'autres cuvées. (Je me suis allégrement permis d'en référencer quelques à mon tour, au fur et à mesure que je les découvre et les adopte.)

Un bijou de site, pour qui l'art de dire tient aussi de la rigueur. Pour jongler avec sa langue, il faut d'abord la posséder à fond.(Et je t'emmerde Daniel Boucher....)

P.S. J'en profite pour m'excuser de ma tare profonde trop souvent apparente: les fautes d'autograffe....


Musique...

"Quand on accorde un piano, et que l'on veut qu'il sonne de façon grandiose, il faut que l'octave fausse très légèrement. C'est très délicat. Quand on y arrive c'est magnifique, ça transcende l'instrument. Trop, ça fausse vraiment beaucoup. On appelle ça un octave jubilatoire."

(Frédéric Tassart, facteur-restaurateur de piano, expert auprès des plus grands pianistes du monde, lors d'une entrevue réalisée chez lui, à la fin des années '80)
Je suis un octave jubilatoire.

Agora

J'ai toujours dit que lorsque je voulais savoir quelque chose tout de suite
j'écoutais la radio, quand je voulais voir quelque chose, j'allumais la télé.
Et que si je voulais comprendre, je lisais.
Bien sûr je simplifie, mais l'essentiel de l'idée, c'est qu'il faut diversifier ses sources.

En Amérique du Nord, 90% des gens prennent 90% de leur information à la télévision... Je ne sais plus d'où je tiens ce chiffre, mais il a quelque chose d'effarant. Pas seulement à cause de ce que ça peut impliquer pour la lecture dans notre bas monde, mais parce que la télévision n'est pas un médium d'information!
C'est un médium d'émotions.

Ça ne lui enlève en rien la capacité (lorsque bien faite) d'être un formidable véhicule de compréhension des choses. L'impact d'une image, vous voyez? Mais il faut toujours garder en mémoire qu'en 1 minute 40 secondes... (temps moyen d'une nouvelle) on coupe les coins passablement ronds. Même lorsqu'on a 3, 5 voire même 20 minutes pour raconter, bien des nuances "sautent" au montage.

Il y a 50, 80 ans, les gens se rencontraient sur la place du village (ou le perron de l'église) pour échanger les nouvelles, se brancher sur leur milieu, discuter. Leur "agora" (la place publique des Grecs anciens) était tangible, vivante. S'il y avait désaccord, l'opposition était sentie en direct, par tous les acteurs à la fois, tant ceux qui "émettaient" que ceux qui "recevaient" l'information. Notre agora est peut-être devenue planétaire, mais elle a perdu en réelle proximité.

Elle a perdu aussi un certain impact humain.

Aujourd'hui, on peut très facilement entendre qu'il y a eu 63,000 morts causé par un tsunami, entre le fromage et le dessert... et digérer en paix. Un peu buffet froid, vous ne trouvez pas? Bien sûr, on peut aussi plaider l'inverse. Que l'émotion causée par des images terribles permet souvent de générer de formidables mouvement de soutien.

Ben justement... C'est l'émotion qui fait ça... Le médium d'émotion.

Deux autres petites choses. J'en ai un peu marre (et ce n'est pas parce que je le "prends personnel") d'entendre que c'est toujours la faute aux médias. Pas seulement quand ils rapportent quelque chose (ou n'en parle pas), mais aussi quand il est question de leur qualité. J'ai toujours pensé que la responsabilité de ce qui était offert en informations (ou en d'autres domaines) était partagée entre celui qui émet et celui qui reçoit. C'est bête à dire mais, si Le Devoir vend 30,000 copies et le Journal de Mourrial 1 million, c'est pas de la faute du Devoir... Mais plutôt, à ceux qui achètent. Si demain matin (et pendant quelques temps disons) le million en question se met (pour rire) à plutôt acheter Le Devoir, ce ne sera pas long que Star Académie va débarquer de la Une du Journal.... Si vous me suivez...

L'autre réflexion, bien que je sois bien trop nouveau "blogueur" (bloguiste?) pour en juger encore, c'est tout un phénomène d'agora que ce "bloguage" mondial... On n'est pas revenu au perron d'église mais le ton se rapproche plus de l'échange que de la prédication en chaire.

À défaut de chair. Ou d'os.


Photo 1,2,4: Musée de la Télévision
Photo 3:
Radio-Canada


mercredi, décembre 29, 2004

Rwanda 04-94

Tant qu'à faire des avant-premières, un autre récit vécu en construction, que je suis encore loin d'avoir terminé. Celui-ci ne date pas de vingt ans comme le précédant, mais de dix. Le Rwanda, celui d'avril 1994. Où je me suis retrouvé dans le pire cauchemar possible. Je vous épargne de certaines photos que j'ai trouvées... Extrait :


(L'action qui suit se déroule le 12 janvier 1994, soit moins de six jours après le début des massacres.) …

..."Derrière le volant du 4X4, je regarde le premier groupe partir. Simon est à ma droite. François, sur le siège arrière, a les deux pieds sur la caméra, couverte d'un drap noir. La consigne a été donnée quelques kilomètres avant. Pas question de filmer notre entrée dans la ville. Quatre autres journalistes sont dans le premier convoi, et comme nous, de façon plutôt clandestine. La Croix Rouge nous a acceptés mais refuse de nous camoufler en nous prêtant leur sigle. C'est correct. Nous avons notre propre véhicule, par chance il est blanc. Comme les leurs. Mais pas question de prendre des images. De provoquer. Plus tard, au retour, j'enregistrerai mon texte en disant: ''Nous ne pouvons donc pas vous montrer ce que nous avons vu... L'Apocalypse.''
Une, deux heures... Je ne sais pas vraiment combien de temps s'écoule avant que ce ne soit à notre tour. Mais nous partons. Au pas, ou presque. Dès le fameux tournant, un long droit. Et les premiers cadavres, parsemés sur les bas-côtés. Nous approchons des faubourgs, de la première côte, de la première des milles collines. Nous entrons lentement dans la fin du monde. Là, maintenant, ils sont des milliers qui circulent de chaque côté de l'avenue qui monte. À ma gauche j'aperçois un haut lampadaire presque arraché. Penché au-dessus d'une masse de gens qui s'agglutinent autour d'une voiture de luxe. Plaque diplomatique, toutes portes ouvertes. Prise de guerre. Butin. Une vague fumée bleutée enveloppe les mouvements erratiques d'une populace en transe. Nous avançons, un quart de roue à la fois. L'armée régulière nous a ordonnés de ne pas arrêter. Les soldats, sur le côté droit de l'avenue qui monte, nous pressent avec forces gestes d'avancer. Mais sur ma gauche, des débraillés, machettes à la main m'intiment de stopper. Je braque mon regard à droite, ignorant les menaces et les ordres des milices. Et sans arrêter, sans les regarder non plus, je leur pointe les militaires qui nous disent de continuer.

Et le convoi s'arrête.

Nous sommes immobiles, collés au cul d'un deux tonnes bâché. Impossible de voir ce qui se passe devant. Un grand noir s'avance vers ma fenêtre ouverte, vêtu d'un survêtement de sport couvert de sang. Mais il n'a pas la moindre blessure. Il se plante devant ma portière et glisse sur mon cou, fil émoussé sur ma peau, la machette souillée qu'il tient dans ses mains. Et dans l'étau du dossier et de la lame, il colle son nez contre le mien et me demande:

"Êtes-vous belge?"

Ses yeux sont hagards, remplis à la fois de jouissance, de terreur, de folie meurtrière. Amok. Drogué par le meurtre, la boucherie, enivré de sang qui coule et de la puissance de tuer. Je sais ce que ce c'est, enfin... je reconnais ce que j'ai souvent lu là-dessus. Là je vois. D'un seul geste ce type là peut me sectionner la carotide, presque le cou. Il peut hurler, déclencher le massacre de tout le convoi.

Curieusement, je suis déjà au-delà de la peur. Les deux mains sur le volant, je baisse les yeux sur le petit drapeau canadien, épinglé à ma boutonnière: ''Canadien, je suis canadien...'' J'agite le petit bout de tissu. Je ne crois pas que ma voix ait tremblé. Il n'a qu'un grognement comme toute réponse. Et sans me quitter des yeux, il retire la machette, se retourne et s'éloigne dans la foule. Le camion devant moi s'ébranle, je joue des pédales et embraye. Et je m'entends lancer au type: ''Au revoir, bonne journée.'' Comme pour libérer la terreur, je me retourne vers Simon, qui a une partie de sa famille en Belgique, et je marmonne comme si je parlais au tueur: ''Non monsieur, moi je ne suis pas Belge, mais lui oui...'' Notre rire est très bref. On ne sait jamais avant d'y aller - et c'est ma première fois- comment on va réagir à la guerre, à la peur. Je découvre un état étrange. Un état qu'on atteint quand l'univers devient fou, que tout n'est plus que cauchemar. Il n'y a plus rien qui tienne, plus de repères, l'impossible devient la norme. Il n'y a plus que vous, ce que vous êtes et aussi quelques compagnons aussi seuls que vous devant l'indicible. Ce n'est pas que vous n'ayez pas peur. Vous êtes tellement traversés par la peur qu'elle devient une sensation naturelle, un état normal. Vous êtes calmes. Comme un volcan qui se cache.

En haut de la colline, autour d'un magasin éventré, des centaines d'hommes à moitié habillés pigent frénétiquement dans un stock de bouteilles d'alcool. C'est pire qu'une émeute, une beuverie fanatique, une grand-messe tordue qui pue la mort et l'atroce. Nous les dépassons lentement, fuyant ces regards malades que nous sentons longtemps dans nos dos. Nous quittons l'avenue commerçante pour enfiler les petites rues d'un quartier résidentiel. Des arbres d'ombre, de petites cours coquettes. Ce serait plutôt joli, vraiment, à la limite du familier, si ce n'était de tout ces cadavres qui jonchent les pelouses.

Quelques centaines de mètres et c'est la grille de l'hôpital. La manoeuvre se fait rapidement. Un après l'autre les camions se mettent de travers dans la rue, embraient durement, les moteurs grondent, le convoi entier recule à l'abri derrière le mur d'enceinte en briques. Nous avons réussi. Nous sommes entrés dans Kigali."...


"Masque de Mort"
La photo du haut est de Eric Mencher

(Voir également l'article que j'ai publié dans en juin '94)

mardi, décembre 28, 2004

Petite aventure Madelinienne....

... ou l'Art de ne pas faire "que" le touriste :-)

Je l'ai dit (et je vais le redire) je suis amoureux des Îles de la Madeleine. Au fil des années, je m'y suis tissé un réseau d'amitiés profondes. Et quand vient le temps "d'embarquer".. j'embarque!

En juillet dernier j'arrivais à peine, qu'un ami plaisancier me hèle du quai de la Marina: " Bertrand va chercher Henry, on sort une gang de bateaux ensemble pour bloquer l'entrée du Havre!"

De que cé?

C'est qu'un promoteur de Cap aux Meules a décidé pour économiser les frais de "quaiyage" d'emmener sa gigantesque barge de fer dans la baie du Havre Aubert, une des plus belles des Îles.


La barge d'une centaine de pieds de long sert au transport de gravier, d'asphalte etc. pour les grands travaux. Mais comme les affaires sont tranquilles, les gens du Havre le soupçonnent de vouloir purement et simplement la couler dans la baie, quitte à la renflouer quand il aura besoin d'elle à nouveau!

Pas très joli un monstre rouillé au milieu des hérons...

Bref, faut empêcher ça... Ça se mobilise au quart de tour et nous sommes une quinzaine de bateaux (pêcheurs, voiliers, plaisanciers) à remonter la baie jusqu'à son embouchure. Juste à temps pour voir au loin le remorqueur tirant la bête. Les bateaux se rangent côte à côte, le chenal est fermé. Par trois fois le pilote de la barge "s'essaie", rien à faire, "no passaran"!

Moment de tension, le remorqueur cogne un yacht. Un jeune un peu trop allumé grimpe à son bord et fiche un coup de poing au pilote. Mais tout le monde se calme, ça aurait pu très mal tourner. Finalement la barge fait demi-tour. Victoire!

Sérieusement, en rentrant à la Marina, nous étions tous très fier de nous. Et du symbole que ça représentait. Non à la pollution, non à l'idiotie mercantile qui a déjà trop détruit trop de magnifiques environnements. Et oui à l'action et à la volonté commune...


Et je me suis permis une petite contribution à la chose... À bord du bateau sur lequel je me trouvais, le copain de ma grande amie madelienne Francine avait pris des photos. Tiens, tiens...
J'ai contacté le journal hebdomadaire local et lui ai vendu deux photos de Jean-François..


Photo: Jean-François Girard pour "Le Radar""

...dont la Une! L'éditeur du journal m'a demandé, nonchalant: "une idée de titre pour la Une, Bertrand?" "Pas dans mon Havre!" La phrase est sortie toute seule.. et s'est retrouvée trois jours plus tard, en gros titre de la Une du tabloïd! (Je n'ai pas retrouvé la Une, seulement la photo de l'article intérieur.)

Y'en a qui bronze pas idiot, moi je prend le large en solidaire!

La carte postale est tiré du site des Îles de la Madeleine


En avant-avant-très-avant-première...

Ah! 2004 aura eût au moins le mérite de me voir enfin passer aux actes... littéraires. Depuis plusieurs mois je mène quelques projets de front, que j'ai bien l'intention de tester auprès d'un éditeur dans un avenir pas trop loin de chez vous. Parmi eux un récit (vécu) dont, découvrant les joies du blog, je ne peux m'empêcher de vous présenter quelques lignes. Ce n'en sont pas les meilleures, et il reste tant de travail à faire. Disons que c'est pour le plaisir de la chose...


(L'extrait commence lors de ma première nuit au Sinaï - j'y ai vécu un an- au pied du Monastère Ste-Catherine...)

"… La lumière bleue-lune joue avec les divers gris des rochers et le jaune des pistes de sable. Encastrées aux pieds des montagnes qui nous entourent presque complètement, les murailles du monastère ont l'air serties dans une bague géante. Pas un souffle de vent dans cette nuit tiède. Féérie, c'est le seul mot. Je ne sais lequel d'entre nous a l'idée, mais nous sommes plusieurs à y applaudir. Au cours des siècles, les moines orthodoxes ont construit à même la paroi, un escalier invraisemblable qui mène au sommet du Mont Moïse, celui-là même où le-dit Moïse aurait reçu les Dix Commandements des mains même de Dieu. Trois mille cinq cent cinquante marches grossières, dont la hauteur varie parfois de quelques centimètres à un mètre et demi…

Qu'importe, l'idée est de profiter de cette lune puissante pour gravir le sommet et assister au lever du soleil. Personne n'a envie de dormir, et la nuit est magnifique. À part quelques endroits un peu délicats à négocier, l'ascension se fait sans réel problème. Un peu plus de trois heures pour atteindre le sommet. Nous sommes deux mille deux cent mètres au-dessus des oueds, ces immenses vallées creusées par les "quick flood", ces torrents dévastateurs qui ne se produisent que très rarement. Ici, la pluie peut être absente pendant des années. Mais lorsqu'elle frappe, le sol ne retient aucune eau. Et ce sont des fleuves tout aussi soudains que déchaînés qui drainent de véritables trombes d'eau jusqu'à la mer, creusant sur leurs passages des vallées tordues et grandioses. Tout en haut, fragiles et très anciennes, deux constructions occupent une partie du sommet. Une toute petite chapelle chrétienne et une mosquée minuscule.






Même de nuit, le spectacle est grandiose. Je suis assis en tailleur, tout au bord du précipice. De mon aire, je peux voir des kilomètres à la ronde. Je me sens, comment dire, tellement là. Branché. Comme si la vie de la planète tout entière me passait à travers le corps. La vie? Dans un désert? Elle est pourtant là, plus puissante, plus présente qu'à aucun autre moment de mon existence. Rien dans mon souvenir, ni la mer démontée, ni les plus féroces tempêtes de neige de mon enfance ne soutiennent la comparaison. Et puis dans ce non-bruit absolu, un faible son, un écoulement à la limite du perceptible, mais bien réel. En fait, je découvre pour la première fois ce fameux silence du désert, si parfait que je suis tout simplement en train d'entendre le bruit de mon propre sang qui me coule dans les veines.

Et là, dans cet univers où rien ne bouge, où rien ne bruit, dans cet absolu moment de paix, quelque chose… Une infime sensation. Une voix, à la fois puissante et à peine audible. Je tends l'oreille, j'en cherche la provenance.
Mais ça ne vient pas d'un endroit en particulier. Ça vient de partout. De nulle part. C'est partout autour de moi. En moi. Des pensées, des mots.. Non. Des réponses. Parfaitement claires. Articulées, prononcées, comme si quelqu'un ou quelque chose me parlait avec ma propre voix. Je n'ai pas ouvert la bouche. Je suis seul, je n'entends même pas les autres là-bas.

J'entends des voix? ..."



(Photos et illustrations tirées de: "Géographica" et du Club des 5" ")












lundi, décembre 27, 2004

Stay tuned Old racoon...

Depuis des années, quelque part sur les murs de mes bureaux successifs, j'accroche toujours le petit texte qui suit. C'est en quelque sorte mon crédo, ma conscience. Et plus je le lis, plus je me dis jusqu'à quel point il est juste. Et plus je m'inquiète de le voir de plus en plus vrai....


"Être informé c'est être libre.

À mon sens tout l'essentiel est là.

S'il n'est pas correctement au courant de ce qui se passe
dans la société, de ces choses sans cesse plus nombreuses
qui peuvent affecter son sort, le citoyen n'est plus à toutes
fins utiles qu'un esclave. Son ignorance risque de le livrer
pieds et poings liés à l'exploitation sous toutes ses formes;
c'est lui que visent les propagandes les plus éhontés,
le faisant saliver ou trembler à volonté.

Ce danger d'être bernés et spoliées que courent consommateurs, électeurs, contribuables, voilà ce que le "quatrième" pouvoir a pour mission de combattre.

S'il ne le fait pas ou, comme il arrive trop souvent, s'en rend complice, alors le journalisme n'est plus qu'un métier rabougri et m'as-tu-vu dont on est en droit de se demander à qui et à quoi il peut bien servir. "

- René Lévesque


Archives Radio-Canada

Avancez en arrière!

Décidément l'hiver ne me va pas... Voilà que je ressors mes vieilles chansons...


Toi,
toi qui n'a jamais existé
et qui n'existeras jamais
parce que tu n'as jamais été...
Qui n'sait même pas que je rêve à toi
parce que j'crois pas qu'on t'aie créée
parce qu'y a longtemps que j'ai cessé
de croire que tu seras là pour moi....


toi,
toi qui est tout'l'temps avec moi
qui murmure à mon oreille
mais qui ne m'a jamais parlé
qui se sert de mon sommeil
pour m'obliger à t'inventer
qui n'est pas là quand j'me réveille
mais qui n'arrête pas d'me hanter




Toi
toi qui me fait faire des chansons
que tu n'pourras pas écouter
parce que t'es pas là de toutes façons,
parce que t'as ni rimes ni raisons
Qu'tu m'sers seulement à délirer
pour qu'j'm'imagine une maison
qu'on saura jamais se constuire
même pas pour rire


Toi,
toi qui m'empêche toujours d'aimer
celles qui se tiennent à mes côtés
qui m'aiment pour vrai, elles, sans compter
Qui n'seront jamais c'que tu es toi
toi qui n'est même pas un début
qui est rien du tout, qu'j'ai jamais vue
qui est tout c'que j'ai jamais voulu....

(Copyright BH Edmonton 1995)

Et pendant ce temps je tombe sous le charme d'une blogueuse que je ne connais même pas.
À mon âge çà ne fait pas sérieux...

dimanche, décembre 26, 2004

En avant comme avant!

"Ce n'est pas parce que c'est difficile
que nous avons peur d'agir.
C'est parce que nous avons peur d'agir
que c'est difficile."


Sénèque

Parlant d'hiver...

"Notre passé est triste,
notre présent catastrophique,
mais heureusement
nous n'avons pas d'avenir."
Un grand-père kurde

Je déteste l'hiver...même en été!

Petit extrait d'une chanson à moi sur la question: (y'a un copyright dessus en passant...)

"C'matin les arbres noués de froid
dans le silence d'leurs feuilles tombées,
comme des guitares aux cordes cassées
ne faisaient plus d'musique pour moi."

Huile, Guy Labbé






vendredi, décembre 24, 2004

J'aurais bien aimé écrire cette phrase...

"Ce n'est pas moi qui fait les voyages, ce sont les voyages qui m'ont fait."
- Bernard Lavilliers


Photo: National Geographic


Celle-ci aussi d'ailleurs....:

"L'esprit cherche, c'est le coeur qui trouve."
- Georges Sand

Petite histoire de "west"...

Chapitre 1


Cet été je n'ai pas beaucoup joui de ma belle Lili, mon westfalia syncro '88...

Mais ça ne m'a pas empêché de retourner dans mon paradis préféré. J'ai toujours dit qu'un jour je vivrai au bord de la mer. Les Îles c'est encore mieux...

C'est au milieu de la mer...

Chapitre 2

("West Slide Story*)


Remarquez, j'en connais un qui prend les retrouvailles avec l'eau un peu trop au sérieux. Je parle de mon ami Michel, un autre amoureux des Iles. De Michel et de son west '74 . Michel, qui cette année est bel et bien entré dans les célèbres "Légendes des Îles… Je vous raconte l'histoire., telle qu'il me l'a lui-même narré. (En fait je résume parce sinon on en a pour des heures! :-)

On est en octobre 2004, aux Iles de la Madeleine, plus précisément au Vieux Couvent, sur l'ile du Havre aux Maisons. Le Vieux Couvent est sur une butte qui surplombe la mer en face.
Sur le côté, le stationnement longe un petit ravin, en bas duquel il y a un étang.

Michel passe la soirée agréablement et vers minuit, décide de partir. Il se rend à son west qui est garé face à l'étang. Il le fait démarrer, allume les phares, fait partir les essuie-glaces et, pendant que le moteur se réchauffe, il descend pour laver les vitres. Il fait le tour de la van, nettoie partout et au moment où il revient et met la main sur la poignée de la porte… le west se met à avancer tout seul! Et dévale la pente à 45 degrés jusqu'à la surface de l'étang, un boncinquante pieds plus bas!

"Elle flottait à la surface. Je devais avoir un wipper plus fort que l'autre, parce qu'elle a pivoté sur elle-même et m'a fait face, tout phares allumés! Et puis je l'ai vu s'enfoncer tranquillement dans l'eau, jusqu'à ce qu'elle disparaisse complètement."

Michel est non seulement consterné, mais à cette heure il n'y a rien à faire. Va pour une chanbre au Vieux…

Le lendemain, branle-bas de combat. Le CAA dit qu'il veut bien esayer de la sortir de là, mais que ça prend un plongeur pour aller accrocher le câble de remorquage. Michel trouve un plongeur.
L'eau de l'étang est si stagnante, si noire qu'on y voit rien. Mais à force de tatonner, le plongeur finit par poser le pied sur le toit du Volks!

"Y'a des crochets devant les roues avant!" lui crie Michel.

Le câble est arrimé, mais le remorqueur du CAA décide d' appeler un autre collègue. Sinon la van, (qui est miraculeusment restée droite sous l'eau, et en plus dans le bon sens pour sortir), risque de basculer si elle n'est tirée que d'un côté.

Les deux remorqueuses sont en place… L'opération commence.
Et la voilà qui montre le bout de son ne… euh… du porte-bagages.

Il faut y aller trrrrrrrès doucement..........


Oh hissse! Ohhh hisssse!


Encore un petit effort, ça s'en vient!

Sacré pente quand même non?

On va l'avoir je vous dis! On va l'avoir!


Eeeeeeeeet... Ça y'est! VICTOIRE!


Le west esr templi de sangsue, tout le matériel phots est foutu, les vêtements, les garnitures intérieures, tout sent épouvantablement le moisi. Mais Michel ne se décourage pas. Installé devant un garage, il sort tout pour faire sécher. Le mécano arrive, démonte les têtes de moteur, fait tourner l'engin gorgé d'eau… etc, etc…

Eh bien croyez le ou nom, le lendemain de son sauvetage, la dite west était sur la route! Michel est même revenu des Iles à Montréal avec! Il dit que l'an prochain il le repeint en jaune et le baptise "Yellow Submarine"! Le seul est unique "air cooled" refroidi à l'eau.. au monde!


Comprenez-vous pourquoi on les aime autant nos vieilles amies?

"Fluctuat nec mergitur", faut croire que c'est pas d'la littérature.
Comme disait l'autre....
*Le titre est de Michel:-)
Photo Lili: Bertrand
Photo le Havre aux Maisons: "Matante Josée"
Photo sauvetage: Michel

jeudi, décembre 23, 2004

OYÉ! OYÉ! (Oh yeah?)



Carnetistes, blogueurs, lecteurs, amateurs ou gens de passages...*
...à vos plumes!(Claviers, burins et autres outils...)

la
Ligue d'Improvisation des Blogueurs Éparpillés Réunis Textuellement en Écriture

(L.I.B.E.R.T.É)

vous convie à un petit défi hebdomadaire!

Chaque dimanche, sur un thème arbitrairement proposé, pondez un texte de votre cru!

Contraintes: Aucune
(Gardez-vous une petite gêne, savoir faire court est un art en soi)

Heure de tombée: le dimanche à 20h
(Compromis transatlantique)

Envoyez vos textes à : voyerca@videotron.ca

Pas de prix à gagner, pas de concours, pas de compétitions, juste le plaisir de varier sur le même thème.

Les textes seront publiés au fur et à mesure sur le site collectif:
"Coïtus Impromptus"

Miaow... Je peux aussi? (Bien sûr ma pit', bien sûr...)



* J'ai horreur des (e)(es)(euses) et autres lourdeurs. C'est bien évident que ça s'adresse aux femmes aussi!

"Si on oublie le passé, on ne peut comprendre le présent.
Encore moins appréhender le futur."
B.H.

04-94 / Fi Sina / Journalisme/ Pierre / Que montrer? / Antidote à la pensée unique

"Je viens je ne sais d'où;"
Je suis je ne sais qui;
Je meurs je ne sais quand;
Je m'étonne d'être si joyeux."
Martinus von Boberach



~ Essais / Écrits / Photos ~
(Toutes mes archives...)

1) Publications intégrales
2) Nous nous sommes dit...
3) Tentatives
4) Ils ont écrit...
5) Images
6) Rus
7) Expositions
8) Mots d'ailleurs
9) Régate 2006
10) Desseins

La Page de Pétronille


(Griffes et ronronnements :
l'avis de ma chatte sur ce que j'écris.)
"Être informé c'est être libre".
André Laurendeau

"S'il n'est pas correctement au courant de ce qui se passe dans la société, de ces choses sans cesse plus nombreuses qui peuvent affecter son sort,le citoyen n'est plus à toutes fins utiles qu'un esclave".
René Lévesque

Coïtus Impromptus
(Collectif d'improvisation écrite)


Coïtus Impromptus 2
(Collectif d'improvisation écrite)


Mes contributions...
"Il y a dans le mot, dans le verbe, quelque chose de sacré qui nous défend d'en faire un jeu de hasard. Manier savamment une langue, c'est pratiquer une espèce de sorcellerie évocatoire."
Beaudelaire

Anne Archet

Daniel Rondeau

Lagreff

Galad autour du monde

Coyote des neiges

Une jeune fille bien

Butterflies in my stomach

Coyote inquiet

douceophelie

Avant la lettre

Les Pelleteurs de nuages

Un pied

Cali

Chrysalide

Marguerite Rose

Racontards

Le hurlevent

Jamais le soleil ne voit l'ombre

La vie dans tous ses états

la carneceria
media noche

Kate

Michel Lemay

Lumières

Les marées lumières

La voix de la carpe

Yann (Cargo)

"Ce n'est pas moi qui ai fait les voyages, ce sont les voyages qui m'ont fait."
B.Lavilliers
Le forum des cruciverbistes

La Banquise du Golfe

Les plaisirs d'Olivia

La Muse Galerie d'Art

Sylvie Tremblay

La tankaôchode et ses éléments

Lexicologos

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