dimanche, février 27, 2005

N.D.L.R.

Avis aux habitués de ce carnet. (Et encore merci de l'être...)
Ménage du printemps avant l'heure? :-)
Non... Simple réajustement.
Rien n'a été effacé. Les dernières "notes" de cette semaine
n'ont été que re-datées seulement. (Archives 30/01/05).

Par ailleurs,
dans ma colonne de référence, (sous la rubrique "Collectif"),

vous trouverez les liens nécessaire à une intitiative récente...
1) le comment et le pourquoi.
2) le résultat.

Nous reprenons maintenant la suite de notre programation régulière.

dimanche, février 20, 2005

La Litanie de la Peur


"Je ne connaîtrai pas la peur, car la peur tue l'esprit.
La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale.
J'affronterai ma peur.
Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée,
je tournerai mon oeil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée,
il n'y aura plus rien.
Rien que moi."
"Dune"
Frank Herbert
(Dans la saga de "Dune" (6 tomes), cette litanie est un outil psychologique employé chaque fois que le besoin s'en fait sentir. Pas besoin d'être 10,000 ans dans le futur pour s'en servir. Ça fonctionne ici et maintenant.)

samedi, février 19, 2005

Peur

Debout devant la porte de toutes mes angoisses, les fesses à l'air et les chaussons en papier bleu aux pieds, j'attends que le technicien révise mon questionnaire dûment rempli. Original comme activité, un vendredi à 21h45…

"C'est votre première fois?"

Oui et je m'en passerais volontiers si vous voulez vraiment tout savoir. Pas besoin de prononcer la phrase, c'est écrit gros comme ça sur ma tronche.

"Vous aller voir, ça va bien se passer".

Il ouvre la porte. Au centre de la pièce, une grosse boule beige percée de part en part, pulse régulièrement. Si elle avait des bras mécaniques, ça ressemblerait beaucoup aux navettes rondes du vaisseau Discovery dans 2001 Odyssée de l'espace.

Pas de bras, mais une "langue" sortie. Une plate-forme étroite, surbaissée, dans l'axe du trou central. Où bien sûr je dois m'étendre. Bouchons dans les oreilles. Ma tête immobilisée par un étau. Se rajoute, couvrant mon menton jusqu'à mon nez, une pièce de plastique ajourée, comme un protège-machoire de casque sportif. Une couverture chaude.

La panique me prend.

Je ne suis même pas encore "dans" la machine.

"Enlevez-moi ça!"

Je me relève brutalement. J'arpente la pièce comme un dément sous le regard patient du technicien.

"Pas capable. Pas capable. Je ne suis pas capable d'entrer là-dedans!"

Je gesticule. Je fais le tour de l'appareil. Le tube central est ouvert aux deux bouts. Me convaincre de ne pas oublier qu'il est ouvert aux deux bouts.
Le tech me parle, essaie de me rassurer. Lénifiant. Trop. T'en fais trop là, tu ne me calmes pas tu m'énerves…Ok, ok. Respire par le nez. Calme-toi, Bertrand. Quand faut y aller… Ta volonté, Bertrand. Ta volonté… D'accord. D'accord, je vais le faire.

Non. Pas de bouchons, pas de couverte. Ça ne fait qu'accentuer ma claustrophobie. Je me recouche. Re-étau. Re-protège-machoire. Dans une main, une "poire" qui sert de sonnette d'alarme pour tout arrêter. Allez, on y va. Vite.

Et la langue m'avale. Couché dans le tube, j'ouvre les yeux, les referme. Le plafond est décidément trop bas à mon goût. Je suis au bord de hurler. Le son commence. "Dongdondongdong…" Une minute. C'est fou comme ça peut être horriblement long soixante secondes…. Fini. Je demande à sortir quelques minutes. Pas le droit de bouger, mais au moins je peux lever mon bras droit pour soulager la douleur. Douleur qui n'a rien à voir avec la machine, mais qui est justement la raison pour laquelle je suis ici. Et qui explose à cause de ma position couchée. La plate-forme me renvoie dans l'appareil.

"Encore deux fois 5 minutes" dit la voix dans le haut-parleur.

Là, je tiens bon. En partie parce que je réussis à me calmer, et parce que mon dos et mon épaule font si mal que ça me distrait du reste.

La boule me recrache une dernière fois. C'est fini. Curieux je demande à voir à quoi ça ressemble un test de résonance magnétique, mais ce n'est pas possible me dit-on. Tant pis.

Je m'habille. Je sors de l'hôpital. C'est drôle, ce n'est pas le soulagement qui domine mes émotions. C'est bien plus profond comme sentiment.


Je suis vraiment, vraiment très fier de moi.

vendredi, février 18, 2005

Pale Male & Lola

Ils habitent à New-York. Lui en tout cas, depuis plus de 10 ans. Plus précisément à la hauteur de la 74ième Rue, devant Central Park. Au 12ième étage.

Ils ont été quasi expulsés en décembre dernier. Leurs voisins en avaient assez de retrouver leurs restes de table (os de rats, carcasses de pigeons) sur le trottoir, devant l'entrée de l'immeuble cossu.

Mais la tentative a tourné court. Une levée de boucliers générale a fait reculer les richissimes co-propriétaires. Le "Home Sweet Home" de nos amoureux (ou du moins ce qui le supporte) a été refait, amélioré même pour éviter... les "irritants". Et nos deux tourtereaux ont continué de s'aimer tendrement et ce, au su et à la vue de millions de leurs amis.

Je dis "tourtereaux", c'est pour faire joli.
En fait, Pale Male et Lola sont des buses à queue rousse.




Bien sûr, ils ont droit à leur propre site internet, et "Nature" de PBS leur a consacré un reportage.

Quand on vous dit qu'avec les Ricains, on passe du meilleur au pire.

Deux buses sur la 5ième avenue, c'est déjà mieux qu'une triple à la Maison Blanche... Non?

jeudi, février 17, 2005

La couleur des étoiles

(Le texte qui suit est extrait de la préface de "Jonathan Livingstone le Goéland", tiré d'un autre ouvrage du même auteur. Richard Bach était pilote de chasse réserviste dans l'aviation américaine au début des années '60, à l'apogée de la guerre froide. Il y a plus de vingt ans que j'ai lu ce livre mais je n'ai jamais oublié ces lignes. Je crois même que c'est ce qui m'en a le plus marqué. Je devine pourquoi il m'est revenu soudainement en tête, mais ça n'a aucune importance. Ce texte, à bien des égards, a influencé profondément ma propre vision des choses.)

"En quelques mois d'Europe, j'ai vécu avec des pilotes allemands, français, norvégiens, canadiens et anglais. (...) J'ai appris que les pilotes de chasse parlent tous le même langage (...) Au fur et à mesure que les jours passent sans que la guerre éclate, je me demande si un pilote, parce qu'il vit sous un régime différent, peut être différent de tout les pilotes sous tous les régimes de la terre.

Cet homme mystérieux, ce pilote russe dont la vie et les pensées me sont inconnues est dans mon esprit un homme comme moi, qui pilote un avion armé de canons et de roquettes, non parce qu'il aime détruire mais parce qu'il a l'amour de son avion et qu'hélas on ne peut dissocier, quand il y a la guerre, l'acte de tuer de celui de piloter un pur sang à réaction.

Et petit à petit, je commence à l'aimer , ce pilote de l'ennemi, d'autant plus qu'il est inconnu, que l'on me dit que je n'en ai pas le droit et que personne ne témoigne qu'il y a peut-être du bon en lui alors que tant de gens condamnent ses intentions.

Si la guerre éclate en Europe, jamais je ne connaîtrai la vérité sur cet homme qui chevauche un avion frappé de l'étoile rouge. Si la guerre éclate, nous serons déchaînés l'un contre l'autre comme des loups affamés. Un ami mien, de mon univers, un ami patenté et non point un de ceux que j'imagine, tombera sous les coups de ce pilote. À cet instant je serai dévoré par la malfaisance de la guerre et j'aurai perdu tout mes amis potentiels que sont les pilotes russes. Je me réjouirai de leurs morts, je serai fier de détruire leurs beaux avions avec mes roquettes et mes canons. Mais si je glisse dans la haine, je serai inévitablement un homme diminué. Si j'en suis fier, je ne mériterai pas qu'on soit fier de moi car tuer cet ennemi sera le début de ma propre mort.

Et tout cela m'attriste, dans cette nuit trop noire et trop belle pour qu'on puisse distinguer une étoile rouge de l'étoile blanche peinte sur mon avion."


Richard Bach
("Stranger to the ground" 1963)


Dessin: Moi

Molto piano...

"J'chante mes amours comme on s'rappelle
autant de trop fragiles étés,
si mes verbes s'écrivent au passé
c'est qu'ils ne savent être autrement.

Le doute me perce de toute sa glace
bien plus sûrement qu'un vent du Nord,
pour m'réchauffer j'me dis qu'la mort
va bien finir par changer d'place."

(Extrait: "Fenêtre d'hiver" B.Hall 1995)

mercredi, février 16, 2005

Me. Myself. And I.

Devise du blogueur?

Si c'est ça. Basta.



Je change d'air.

mardi, février 15, 2005

Histoires de virtuel

(Ce n'est qu'un "penses-tu!", reprenons le débat. Je reprends en fait et étoffe un peu une réponse laissée sur le site de Marie-Chantal.)


On pourrait écrire longtemps (et il s'en écrit des kilomètres) sur le virtuel, son essence, ses effets, son impact de plus en plus universel, ses possibles bienfaits et ses énormes pièges.

Je ne discuterai pas ici du virtuel lui-même, mais de son utilisation. Et même là, c'est une explication de la mienne… Pas nécessairement un jugement ce qu'elle devrait impérativement être…

Étrangement, moi qui m'initie à ce forum que depuis peu, je me rends compte que je le fais pour être en fait, le plus près possible du réel. Je "tourne" mes pensées sept fois (et bien plus) dans ma tête avant de les écrire.


Je ne cherche pas non plus à me fantasmer autre. Bien au contraire. Je cherche à me rejoindre au plus près, identifier clairement mes idées, mes émotions, ce que je suis et pense vraiment.Bien sûr, cette quête est faite sur bien d'autres plans, et par ailleurs, je me laisse le droit au délire le plus gratuit...

Mais je me souviens avoir dit à des amis qui me pressaient il y a quelques mois de "faire un blog", ne pas y voir d'intérêt. Peut-être en partie (subodorais-je alors) parce que je suis "diffusé" depuis des années. Le fruit de mon travail (de mon métier actuel en tout cas) est vu. Cette partie du désir conscient ou non de bien des blogueurs "d'être entendu" est déjà, en partie du moins, assouvie chez moi.

Dans mon quotidien à moi, réel, tangible, quiconque me connaît le moindrement, saura vous dire que je suis plutôt du type extroverti. Je n'ai jamais eu peur de faire voir ou partager mes sentiments, quitte même à m'exposer à bien des blessures.

Peindre des extraits de moi sur ce morceau de Toile participe de la même volonté de dire, d'entendre, de partager avec les autres sous d'autres formes plus conventionnelles.

Le danger de cet outil, serait qu'il prenne plus d'importance que celui qui le manie.

Virtuelles histoires

(Lettre ouverte aux soubresauts et à leurs victimes.
Consentantes ou non.)

Histoire; comme dans "s'en raconter".
Virtuelle: comme dans "plus ou moins réelles".)

_________

Ça bardasse en masse. Dehors. Le vent. La pluie. Grésil.
Fausse neige et autre avatar d'hiver essouflé.

Temps tempête.

Ça bardasse en masse. Dedans.
Un clavier peut être une arme à multiples tranchants.
Souvent acérés.
On s'ouvre, on perce. On verse, se déverse. Se berce.
D'illusions. Du moins, de miroirs imparfaits.

Tant t'empêtre.

Le jeu de mot est facile. L'émotion moins.
Pourquoi serait-il plus aisé de tisser sur une Toile,
ce qui est si complexe d'imprimer au quotidien?

Un espace pour dire n'est garant, ni d'être compris,
ni d'être sûr du pourquoi on l'a dit,
encore moins de pouvoir un suivi.

Aimer. Croire. Souffrir. Jouir… Ne serait-ce qu'exister.
Rien qui se conjugue en pixels, en liens, ou en néants arnachés.

Reste que valent mieux les mots que les cris étouffés.
Mais même ceci est loin d'être absolue vérité.


Alors…Être?

samedi, février 12, 2005

St-Valentin

Désolé, c'est tout ce que j'ai en stock comme coeur...




Mais c'est de bon lui-même...

jeudi, février 10, 2005

Le Marché du Mur

Je cherche un mot plus dur qu' "indécence".
Une phrase plus crue qu' "abus de pouvoir".
Une image plus forte que "capitalisme sauvage".
Une idée plus juste que: "chantage éhonté."

Quand j'aurai trouvé, je parlerai de la fermeture
du Wal Mart de Jonquière.


(Pour ceux que ça intéresse, voilà ce que j'en disais en août dernier)
Qu'en pensez-vous?
(Et ce qu'une jeune fille de Trois-Rivières m'avait répondu.)

Eugénie

mercredi, février 09, 2005

Once were... la suite


(Pour faire suite aux commentaires du dernier article…)

Décrire les dangers, dénoncer les dérives, dire l'infect, combattre l'oubli ou résister du bout des mots au nivellement de l'humain, ne veut pas dire être aveugle ni sourd aux gestes, paroles et courages d'autres.

C'est au contraire les entendre, les rejoindre, prendre leur relève, faire en sorte que ce qu'ils ont osé ou osent encore, s'amplifie, grandisse, prenne tout son sens.

Aux perversions et pervertis décrits plus bas, répondent de toutes parts des esprits éclairés, des cœurs généreux, des âmes bien faites. Par leurs actions, leurs fois, leurs arts ou même leurs vies. Icônes ou anonymes, autant de "compatriotes" Terriens grâce à qui nous n'avons pas encore irrémédiablement sombrés.

Platon, les assiégés de Massada, Gandhi, Anne Frank, Henry David Thoreau. Martin Luther King, Jésus, les jeunes anti-mondialistes, le Dalaï-Lama, le FRAPRU, le petit chinois face au tanks de la place Tienanmen, Picasso et son "Guernica", Bosco et Admira (les amoureux assassinés de Sarajevo), Abraham Lincoln, José Bovet, Sue Rodriguez, Costa-Gravas, Aung San Suu Kyi, les millions d'américains qui n'ont pas voté pour Bush, Amnistie Internationale, Léonard de Vinci, Mandela, Galilée, Emmet Jones, les sans-terres chiliens, le travailleur de rue de Cactus, Sakharov, Gérald Godin, les dissidents Est-Allemands, Prévert, Khalil Gibran, Schindler, Alexandre Dubcek
, les objecteurs de conscience, L'israélien toujours en tôle qui a dénoncé l'arsenal nucléaire de son pays….

Une longue liste?
Pas assez longue encore.

Il y manque nos noms.






lundi, février 07, 2005

Once were warriors

Il y a l'Irak bien sûr. Les mensonges de désinstruction massive. L'Afghanistan, abandonné à nouveau aux pouvoirs féodaux des Seigneurs de guerre. L'insoutenable "avancez en arrière" avec la Palestine. Les magouilles de la dynastie Bush avec l'Arabie Saoudite. Le lobby pétrolier qui prend Kyoto pour une marque de papier-toilette.La politique étrangère du "If you're not with us, you're against us…" Les torturés de Guantamo Bay. Les VUS qui dévorent les ressources mondiales. La peine de mort high tech, indolore et banalisée. Les usines à charbon américaines qui crachent leur merde au-delà des frontières, transforment nos lacs en réservoirs acides remplis de poissons morts, et brûlent au passage tout ce qui pousse le long de leurs rives.

Il y a l'ignorance crasse de tout ce qui n'est pas "made in USA". La surconsommation comme valeur de société. La grossièreté de la suffisance. La puissance brute financée à coup de triliards. Le mauvais goût, les obèses du junk food, les fous qui se cachent dans des coffres de voiture pour tirer des innocents comme des lapins. La démesure érigée en dogme. La culture pré-mâchée, industrie, production de masse, loi absolue du rentable.

Et il y a pire.

2 secondes huit dixièmes du sein de Janet Jackson qui fait scandale dans un pays où la pornographie génère des milliards de dollars de chiffres d'affaire.
Bob l'Éponge, inoffensif "cartoon" pour enfants, accusé de faire la promotion de l'homosexualité parce qu'un épisode reprend une chanson utilisée par un groupe prônant…la tolérance sexuelle!
Le lapin Buster, autre série pour enfants, dont un épisode se déroule chez un couple de lesbiennes mariées du Vermont (où l'union civile gaie est reconnue).
Épisode finalement retiré (censuré) par PBS…

Les États-Unis tombent de plus en plus sous la coupe des intégristes puritains. (Qui, faut-il le rappeler, sont leurs Pères Fondateurs?)

Le poison de la rectitude aveugle s'insinue partout. Sous couvert de morale et de sens commun, la censure, le fascisme, la manipulation de masse et le cynisme s'installent durablement dans notre Rome moderne. Nous ne parlons plus de démocratie. Il y a déjà plus trente ans que Zibgniew Brezinski (conseiller de Carter et secrétaire de la Trilatérale) écrivait que le monde entrait dans l'Ère du "management" de la société.

Nous y sommes. Et les "managers" sont corrompus, les "managés" abrutis, moutons se dirigeant à l'abattoir avec une complaisance indécente.

Si ce n'était qu'eux, nous pourrions tenter d'en rire. Mais ils sont nous. Bientôt. Demain. Peut-être même ce matin. Nous leur ressemblons de plus en plus. Nous succombons chaque jour aux même sirènes qui les perdent.


À vrai dire, ils n'ont que peu d'avance. Et nous accourons.



dimanche, février 06, 2005

Pétronille: Jourchatteliste...

Ben quoi! Moi aussi j'peux raconter des histoires!
J'en ai deux pour vous:
Mon amie Lili et Henry et son chien
(Cliquez bien sûr sur les titres)

samedi, février 05, 2005

CHUM ' Ystifié...

... ou le parfait exemple des dérives des "Affaires de la Cité".*

Mon excellent collègue
Denis Lessard dans la Presse de vendredi, confirme ce qui au fond ne peut qu'expliquer l'invraisemblable saga entourant la décision d'où construire le futur Centre Hospitalier Universitaire de Montréal.

"Charest veut imposer son choix"
Et comme par hasard ce serait le site d'Outremont.


Eh ben, vous m'en direz tant.

Êtes vous allés aux alentours de cette fameuse gare de triage? Moi oui. Il y a 'un peu plus d'un mois. Pour tourner justement une chronique sur le sujet. Nous, (le caméraman et moi) y sommes allés un mardi en début d'après-midi. Il n'y a rien d'importance dans ce quartier. La gare de triage, un complex de condos, quelques manufactures... Rien de trop majeur.

Pour sortir de là, dans des rues défoncées et étroites, il nous a fallu un bon ¾ d'heure!
Imaginez-ça avec 15 ambulances à l'heure, 2/3000 employés, une Faculté de médecine et ses étudiants motorisés, les visiteurs de 700 alités, sans compter les cohortes aux Urgences...

Je suis plus poli que ça quand je suis en ondes, mais franchement, faut pas être sorti de sa limousine depuis un bon bout de temps pour ne pas se rendre compte que cet endroit est un trou enclavé qui va coûter en infrastructure de desserte (et quoiqu'en disent les "études" plus contradictoires les unes que les autres), hors CHUM lui-même, une petite fortune, qui bien sûr ne sera jamais calculée réellement dans les chiffres qu'on va vous annoncer dans les prochains jours...

Le CP dans sa grande bonté nous annonce que 12% de son traffic ferroviaire (transport des matières les plus dangereuses) sera détourné. (On admet du bout des lèvres côté promoteurs du site, que le CHUM devra dédommager le CP pour ce faire.) On ne dit rien non plus du merveilleux et essentiel train de banlieue qui y transite. (En théorie, il ne devrait plus passer par là, sauf que personne ne dit où il pourra bien passer).

Conclusion des "experts": il n'y aura pas de problème avec cette voie ferrée puisqu'elle ne passera "qu'à" cent mètres des murs de l'hosto!

Tiens, je m'imagine moi (surtout ces temps-ci, pris avec une douleur dorsale à la limite du supportable) je m'imagine, malade, sur les nerfs, avec de la difficuté à dormir, et le joli "tchakatchakatcha" d'un train (et sa vibration) venir me visiter quoi, 3, 4 fois par jour? Par nuit? Ça vaut vraiment la peine de dépenser un milliard de dollars non?

Comprenez-moi bien, je ne suis pas en train de vous faire un reportage factuel et équilibré ici. Pour faire la lumière sur ce qui semble une aberration évidente. les motivations qui la font naître et les dessous de tout ça, il faudrait des semaines d'enquêtes, une armée de journalistes (qui sont de moins en moins nombreux et de moins en moins outillés ($$) pour vous donner l'heure juste).

C'est le citoyen qui se révolte là, maintenant. Une décision très importante est sur le point d'être prise, et elle revêt toutes les apparences du n'importe quoi, n'importe comment, décision qu'on va nous faire avaler à coup d'approximations, de semi-aveux et de démagogie grossière, sachant très bien justement qu'il n'y a plus grand'monde en mesure de contre-vérifier et mettre en lumière les tenants et les aboutissants de l'histoire.

(En passant il semble aussi qu'un très grand groupe de pharmacies a déjà acheté des terrains tout proches pour y ouvrir une méga-succursale. C'est sûrement une coïncidence.)

À force de vivre dans une société où tout le monde se détourne de ce genre de sujet parce que franchement ce n'est pas particulièrement simple ni sexy,voilà exactement le genre de tempête future qu'on se plaît à semer dans l'indifférence générale...

* Du grec "polis": Cité. Politique: les Affaires de la CIté.

jeudi, février 03, 2005

Sourires

Allez... Faut bien rire aussi, non?
Deuz p'tites vites.
(Défense d'y voir une quelconque prise de position... of course...)



Philippe Geluk

Et d'un anonyme...

mercredi, février 02, 2005

"Vous êtes pas écoeurés de mourir bande de caves? C'est assez!"


Étrange... Cette fameuse phrase qui me revient tout à coup. Les mots de Claude Péloquin. Gravée en pleine murale de Jordi Bonet, au Grand Théatre de Québec. Oeuvre colossale d'ailleurs. (12,000 pieds carrés. Un sculpteur manchot!)

J'avais treize ans au moment de son dévoilement (et du scandale qu'elle avait causé). Je ne crois pas qu'à l'époque, j'avais saisi le sens profond de la provocation.

"Espace"
Murale du Grand Théatre de Québec
Jordi Bonet



Ce ne sont pas les tsunamis, la guerre en Irak, la perte d'amis proches ou encore "l'irréparable outrage des ans" qui sont à la source de ce puissant refus.

Plutôt la petitesse quotidienne, les lâchetés accumulées, les replis nombrilistes et la fuite devant les débats ou les prises de position.

Nous regardons petit, voyons sans envergure. Nous consommons tout et n'importe quoi de manière effrénée. Goûtons de moins en moins. Pire, nous répétons. Imitons. Mais créons rarement.

C'est de cette mort lente dont nous sommes atteints. À laquelle nous nous laissons aller. Parce que trop "dur", trop "compliqué", pas "cool", "demain"...

Alors lentement mais sûrement, inexorablement, nous nous gaspillons. Délavant nos jours un à un. Nos douleurs étouffées dans les oublis d'alcool, de dope ou de cul. Englués dans nos frustrations, pataugeant dans le non-dit et le refus de voir.

Et la colère monte en nous, nausée mortelle.




Jordi Bonet

"Si on oublie le passé, on ne peut comprendre le présent.
Encore moins appréhender le futur."
B.H.

04-94 / Fi Sina / Journalisme/ Pierre / Que montrer? / Antidote à la pensée unique

"Je viens je ne sais d'où;"
Je suis je ne sais qui;
Je meurs je ne sais quand;
Je m'étonne d'être si joyeux."
Martinus von Boberach



~ Essais / Écrits / Photos ~
(Toutes mes archives...)

1) Publications intégrales
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6) Rus
7) Expositions
8) Mots d'ailleurs
9) Régate 2006
10) Desseins

La Page de Pétronille


(Griffes et ronronnements :
l'avis de ma chatte sur ce que j'écris.)
"Être informé c'est être libre".
André Laurendeau

"S'il n'est pas correctement au courant de ce qui se passe dans la société, de ces choses sans cesse plus nombreuses qui peuvent affecter son sort,le citoyen n'est plus à toutes fins utiles qu'un esclave".
René Lévesque

Coïtus Impromptus
(Collectif d'improvisation écrite)


Coïtus Impromptus 2
(Collectif d'improvisation écrite)


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