Déontologie journalistique 101
D'habitude on tire à boulets rouges sur la télé.. (Fiez-vous sur moi, j'en sais quelque chose...)
Mais franchement là, depuis deux jours çà dérape sérieusement dans les journaux québécois!
Hier, le Journal de Montréal faisait sa Une avec l'accident de voiture qui a causé la mort d'une jeune policière. Le problème? C'est que devant la photo de la voiture démolie on mettait en mortaise une photo de la jeune femme en uniforme, exactement comme la Une d'il y a 15 jours quand une autre policière a été abattue en service. Gros titre: "Une jeune policière perd la vie" ou quelque chose comme ça.L'art de dénaturer les faits. (Et de vendre de la copie...)
La pauvre femme s'est tuée dans un accident de voiture avec son conjoint. Elle n'était pas en service. Son métier n'a rien à voir. Elle aurait été infirmière ou vendeuse de pull chez Wall-Mart, elle aurait fait une telle Une vous croyez?

Mais bon après tout, le JdM nous a habitué depuis longtemps à ses
Unes raccoleuses. Mais vl'à t'y pas que La Presse en rajoute de la même eau ce matin..."L'ex-felquiste Lanctôt remercie Trudeau"! Pourquoi? Parce que le gars se marie à Cuba aujourd'hui, et que c'est Trudeau (alorsPremier Ministre du Canada) qui l'avait envoyé à Cuba, lui et sa cellule du FLQ en échange de leur otage en 1970.... Autrement dit c'est une boutade! Que l'on présente en titre, comme si on nous annonçait la conversion inouïe d'un ex-révolutionnaire québécois, en fédéraliste pur et dur! Il y a longtemps que je pratique ce métier, et je sais très bien qu'il faut "teaser" un reportage pour attirer l'attention. Mais je crois aussi qu'il est inconcevable de mettre autant en avant-plan quelque chose qui est très loin de (voire absolument pas) l'essence réelle de la nouvelle....Je savais depuis deux jours que ce mariage allait avoir lieu. Pas une seconde je n'ai pensé que ça puisse être vraiment d'intérêt public. Encore moins en faire la manchette principale du jour.Suis un peu découragé, là.
Bananiversaireuh....
J'ai failli passer à côté...Mais c'est un fait.C'est le premier anniversaire de mon blog aujourd'hui!Qu'est-ce qu'on offre à un blog qui a tout? :-))))Merci de votre visite à vous.Et à ceux qui reviennent depuis longtemps...Comme disent les sportifs: "je donne mon 110% mais j'essaierai de faire mieux la prochaine fois..." :-)
Nous serons bien Sol maintenant....
L'essetradinaire poète n'est plus. Le clodo allumé qui jonglait infatigable avec les mots depuis 50 ans, les laissera maintenant reposer en paix. Pour notre plus grand malheur...Voir partir Favreau, c'est aussi confirmer que nous ne sommes plus à une époque, où la folie, l'imagination et la plus pure création se retrouvaient partout, quelque soit l'âge ou le milieu.Pensez... Je me souviens encore de deux répliques de Sol et Gobelet, l'émission pour enfant (je devais avoir 10, 12 ans...):Gobelet s'adressant à Sol étendu de tout son long dans leur appartement: "Qu'est-ce tu fais?"Sol: " Ouille alors, je suis une loque à terre..."Et celle-ci:Gobelet entre et voit Sol assis par terre qui casse du charbon avec un marteau: "Mais enfin? Tu es fou?"Sol: "Ça ne va pas du tout. Je broie du noir..."Dans le temps, les enfants, on les nourrissait au génie...
C'est le nouveau jeu semble-t-il....
Se faire un portrait "à la South Park".
Série américaine (je dis ça pour les incultes dans mon genre...)
Ben d'après moi... "Ça"... c'est tout moi!
Qui a dit que l'auto-dérision était un "must"?
(Il ou elle avait raison...)
Majuscules
Encore une fois, voici un texte soumis au collectif d'improvisation écrite Coïtus Impromptus . Le grand plaisir pour moi dans cet exercice, c'est que je m'oblige à écrire ces textes vraiment en improvisant, et de façon la plus rapide possible. Quelques minutes pour trouver l'idée, une autre dizaine pour peaufiner. Cette semaine, les textes devaient obligatoirement se terminer par:" étaient écrits en majuscules."
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Les premières lueurs de l'aube avaient réussi à se faufiler jusqu'à son visage malgré l'étroitesse du soupirail. La lumière (ou était-ce l'horrible humidité de sa paillasse?) la réveilla.
Percluse de froid, à moins que ce ne soit déjà de peur, elle s'arracha de sa couche pourrie. Chancelante, elle prit appui contre le mur. Un bref instant, la fraîcheur des pierres suintantes calmèrent un peu ses tempes fiévreuses.
Redressant la tête, elle regarda l'étroite ouverture au-dessus d'elle. Le désir de voir était plus grand que la terreur de ce qu'elle savait très bien se trouver au-dehors.
Avec frénésie, elle enroula le lit infect pour s'en faire un marche-pied improvisé.
Un élan lui permit d'agripper un premier barreau. Avec le peu de forces qui lui restait, elle parvint à se hisser juste assez pour regarder à l'extérieur.
D'une telle perspective, à hauteur de caniveau, la place du village semblait être tout entière occupée par le gigantesque amas de bois et de branches qui se dressait, sinistre, devant elle. Malgré l'heure matinale, déjà des badauds se pressaient cherchant les meilleures places, jaugeant en experts la distance parfaite pour bien voir s'en être incommodé, lorsque dans quelques heures, le feu serait mis au bûcher. Le bûcher de la sorcière. Son bûcher.
Au travers des larmes qui brouillaient son regard, elle leva les yeux vers le ciel.
Dans la brume montante, le soleil peignait sur l'horizon d'immenses flammes de lumière ardente.
Comme si dans le jour naissant, ses derniers tourments, sa propre mort programmée, étaient écrits en lettres majuscules.
Dégoussailler
(Ce mot n'existe pas... Il a été inventé il ya quelques semaines pour le collectif d'improvisation écrite Coïtus Impromptus . Le but étant de lui trouver un sens. Pour une raison obscure j'avais oublié de le publier ici...)Elle ne marche pas, elle danse. Ses pieds se posent à peine sur le trottoir, valsant gentiment entre la foule qui se presse, les bicyclettes qui zigazguent et quelques patineurs un peu trop téméraires. Elle se fraie un chemin dans un vrai chaos. Elle a l'air de longer doucement en canot, la rive d'un lac.
Je la suis. Enfin, pas vraiment. Je me laisse simplement glisser dans son sillage, dans le plaisir de la regarder, heureux soudainement, par la seule grâce de sa démarche. Elle ralentit, entre dans une boutique. Je continue sans m'arrêter, un sourire aux lèvres.
Des nuages, de la neige fondante, de la grisaille et du vague à l'âme? Où ça? Oh! il y a deux minutes, oui.
Mais la petite là, elle vient de me dégoussailler l'âme pour le reste de la journée...
C
J'ai un ami, pas très près, pas si loin, qui a commencé ce matin
une bataille pour sa vie. Chimiothérapie.
Dans ma tête aujourd'hui, y'a un gars insoumis qui fait face dans une peur infinie.
Et ce soir, dans mon noir, je me demande s'il crie.
Et j'espère qu'il dort. Qu'il croit. Qu'il espère. En vie.
Et demain. Et encore.
À l'infini.
En plein dans l'mille
Vendredi matin, j'ai reçu un courriel des Archives de Radio-Canada.
Pour me dire qu'ils venaient d'archiver mon.... 1000ième reportage...
Honnêtement, au départ, je ne savais trop quoi en penser.
Ou dire. Et puis au fil des jours, l'ampleur de la chose m'a frappé.
Prés de 20 ans à apprendre, fouiller, voir, ressentir.

1000 reportages. Hé bé!
Tout ça ne me rajeunit pas par contre...

"Si on oublie le passé, on ne peut comprendre le présent.
Encore moins appréhender le futur."
04-94 /
Fi Sina /
Journalisme/
Pierre / Que montrer? / Antidote à la pensée unique
"Je viens je ne sais d'où;"
Je suis je ne sais qui;
Je meurs je ne sais quand;
Je m'étonne d'être si joyeux."
Martinus von Boberach